Appelons cela un rapport d'étonnement. Que je vous sers en partage. Vos avis m'intéressent.
J'ai suivi avec attention le désormais fameux "remaniement" gouvernemental. Et les commentaires de tous poils qui vont avec. Sur le fond, tellement le brouhaha, difficile d'en penser autre chose que tout change rien ne change. Au moins, pas plus d'optimisme qu'hier. Pas moins d'inquiétudes. La cause est entendue.
L'hyper président taille la route, au point que les "anti" finissent par devenir pathétiques. On ne les entend plus. Lui a une idéologie, les manettes, des certitudes, peut-être même des convictions. Il a dressé son monde. A la baguette. L'orchestre joue sa parrition. Il compte les points.
Je me suis fait cette observation : désormais, parler politique, c'est comme parler football. On évoque l'argent, des noms. Les individualités ont pris le pas sur le collectif. Le foot, quoi que bizness, reste un jeu. Pas grave. Le Pays, par contre, n'est pas un jeu et pourtant tout le monde a joué. Les médias ont parlé de jeu de chaises musicales, pendant que les assis devant que nous sommes regardions la danse, relégués que nous sommes dans l'anti chambre.
Chaque français devient un sélectionneur de comptoir.
Un gouvernement devient non une équipe au service d'un programme, d'un projet, mais une addition de noms, au service d'un homme qui a réussi à faire le vide. Disons plutôt à le sentir, ce vide, et à s'engouffrer dedans, à s'y vautrer avec plaisir, chemin dégagé. Je pense que ça n'a aucun avenir. Mais ça a au moins un présent. Terre brûlée + après moi le déluge en même temps. On n'avait pas encore connu ça. C'était l'un ou l'autre. On a les deux en même temps.
Chacun en attendant y va de son commentaire. Autorisé. Ou pas. On ne parle plus de projet, d'idées. Ca galope. Peut-être parce qu'une idéologie à tout embarqué sur son passage. Qu'une autre s'est automutilée. Que les autres peinent à se frayer un chemin. Peut-être aussi parce que le "bébé" enfanté par ce monde-là a dépassé et pris de vitesse tout le monde.
Alors on bouffe les miettes. Alors on parle de gens, et des noms deviennent comme des paravents, des boucliers à ces oui qui ne se disent plus, qui n'osent plus se dire. La société du spectacle. Le spectacle de la société. Bonnet blanc et blanc bonnet. Bleu, plutôt.
Et pendant ce temps-là, la vie. L'essentiel. Chacun le cherche. Quelques uns le trouve. Loin des remaniements. J'ai toujours pensé que le dicton pour vivre heureux vivons caché puait la naphtaline. Je me demande de plus en plus s'il n'est pas en vérité moderne. Furieusement moderne. Quitte à jeter en pâture quelques os à ronger. Histoire de.