Documentaire - 1h50Sortie salles France - 5 novembre 2008
Présentation du village, de l'école, de la cuisine municipale qui fournit les repas de l'école publique, l'école privée et certianes personnes âgées, à leur domicile. Belle mise en valeur du service public de proximité. Vient alors la préoccupation du contenu de l'assiette. Un certain nombre d'aliments classiques sont pointés avec un arrêt sur image et une liste de composés supposés néfastes s'y trouvent (nitrites, pesticides, parabènes, plomb...) Hormis la forme assez formatée style reportage télévisé à sensation, Jean-Paul Jaud a très bien filmé son reportage et le message véhiculé mérite que l'on s'y attarde. Effectivement, si la liste des ingrédients se doit être exhaustive (ou presque) sur l'emballage, la teneur en pesticides, herbicides, fongicides, est cachée, tandis que la liste opaque des EXXX se réfère aussi bien à des additifs d'origine totalement naturelle (ex. l'E414, pour gomme arabique, exsudat de sève de l'arbre d'acacia, arbre sauvage d'Afrique saharienne) qu'à des additifs totalement synthétique et potentiellement dangereux (ex. l'E 214, pour P-hydroxybenzoate d'éthyle, un parabène de synthèse).A chacun de s'informer quand cela est possible.Il a le mérite de soulever de vraies questions, d'aborder la problématique du coût élevé des aliments bio en insistant sur le coût global des denrées alimentaires conventionnelles : prix d'achat auquel il faudrait ajouter les subventions aux agriculteurs, les coûts de dépollution, de gestion des crises environnementales et des frais de santé liés aux maladies. Car nombreux sont les agriculteurs rendus malades par la manipulation, même protégée, des produits phytosanitaires. Le documentaire présente les cas courants qu'on observe en riziculture, viticulture et arboriculture. J'ai aussi bien apprécié la démonstration assez convaincante de la différence du sol entre deux parcelles viticoles voisines : l'une conventionnelle dont la terre est stratifiée, faisant que l'eau s'écoule sans pénétrer, en contribuant à l'érosion et à la pauvreté de la terre ; l'autre menée en agriculture biologique, dont la terre forme une structure grumeleuse, truffée de vers au travail, une terre vivante.Dans le village de Barjac, Gard, l'introduction de produits bio de proximité dans la cantine municipale est l'occasion de promouvoir une alimentation saine, de s'interroger sur les risques environnementaux ayant les conséquences en matière de santé, d'apprécier le rôle du service public et de réaliser les succès pédagogiques auprès des enfants scolarisés.
Après deux mois d'abstinence cinématographique, retour dans les salles obscures pour voir ce documentaire tant attendu, ce slow-film comme l'a présenté le maire de Barjac, Edouard Chaulet lors de sa présentation aux spectateurs dans la salle... Et bien m'en a pris !L'avis d'Alain - La mer pour horizon