Les kiwis c’est vert et poilus, ultra participatifs comme Ségolène R, et malins comme des singes. Et parfois ils deviennent complétement fous. La preuve? Le post qui suit n’est même pas de moi ? Déglingués je vous dit les Kiwis! Pour le 2ème anniversaire du réseau Kiwis (on le voit pas grandir hein? On se retourne et c’est déjà un ado qui veut un scooter…) nous nous sommes mutuellement invité en ayant recours à la fonction classement aléatoire d’un fichier Excel manipulé par la main fiévreuse et pas du tout innocente de Toréador. A vous donc de deviner qui est l’auteur du post et de retrouver chez les autres Kiwis participants (Ca réagit, H16, Serge Brière, Laurent le Gaulliste, Toréador, Café Croissant, Chafouin et Pierre Catalan ) le post que j’ai transmis à mon hôte, genre Pivert de la blogosphère. Deux thèmes: Une critique gentille de son hôte (la classe) ou de la blogosphère (diplomatie, diplomatie). Bonne lecture, bonne chasse.
On a beaucoup glosé, depuis des mois, voire des années, sur la rivalité entre blogueurs et journalistes. Comme si, quelque part, le blogueur représentait l’avenir de l’information, face aux médias traditionnels forcément dépassés, en perte de vitesse, et en mal de crédibilité. Alors que la presse écrite peine à se trouver un avenir, les blogs, eux, ont des difficultés immenses à se structurer et à conserver un visage stable et homogène. Au point qu’on peut s’interroger sur leur caractère durable et donc, sur la pertinence de leur rôle.
Il suffit de comparer la blogosphère politique telle qu’elle existait il y a deux, voire trois ans, avec celle qui est proposée aujourd’hui. Le classement wikio peut être une bonne base de départ pour cela, même si la notion d‘« influence » laisse toujours perplexe un certain nombre de blogueurs, dont je fais partie.
En comparaison, certains blogs sont beaucoup moins cités qu’avant, beaucoup moins prescripteurs ou leaders d’opinion qu’il y a quelques mois. Des blogueurs historiques sont aujourd’hui en, retrait. D’autres, au contraire, ont su percer et s’imposer. Je pense à Sarkofrance, par exemple, créé au lendemain de la victoire de Nicolas Sarkozy.
Entretemps, les blogueurs ont intéressé certains médias. Marianne a créé une rubrique qui leur est ouverte sur son site web. Un hebdo s’est créé, nommé Vendredi, qui a carrément décidé de vendre une sélection d’écrits des blogueurs sur papier. Courrier International s’y est mis également, et a proposé à quelques blogueurs de commenter chaque mois des articles publiés sur son journal en ligne.
Si ces initiatives ont pu augmenter l’audience des blogs, ou plutôt, de quelques-uns d’entre eux, ils n’ont eu aucun rôle sur la structuration ou la pérennisation de la « blogosphère » politique.
Certains de ses membres ont bien essayé de le faire eux-mêmes. Des groupes de blogs se sont créés : Lieu-commun a été le premier d’entre eux. Ensuite, il y eut les Kiwis, dont nous fêtons le deuxième anniversaire. Il y eût aussi l’Echiquier, les Left-blogs, les Vigilants, LHC… Autant de tentatives destinées à donner un peu plus de visibilité à un « milieu » qui en manquait terriblement.
Et après? Force est de constater l’échec relatif de ces tentatives. Lieu-commun n’a plus donné signe de vie depuis des lustres. Les Left-blogs ont bien tentés d’exister, notamment lors du congrès de Reims, mais ont passé bien trop de temps à se chamailler en interne. Les LHC et les Kiwis eux-mêmes ont perdu beaucoup d’énergie à se disputer. Les Vigilants n’existent plus officiellement.
A quoi ces expériences ont-elles servi, ou à quoi servent-elles? A rapprocher des blogueurs, à faciliter l’échange, le débat, certes. Mais aux yeux du grand-public? J’adorerais disposer des stats de visites des sites web de Lieu commun, de LHC, de Kiwis ou des LB. Ce ne serait pas rose.
Je me demande, au final, si les blogs politiques ne surestiment pas leur poids réel. Certes, ils sont de plus en plus invités par les politiques, On l’a vu la semaine passée avec NKM, et bientôt avec Martin Hirsch. Mais leur audience, leur visibilité, où en est-elle? J’ai le sentiment, moi, que les « lecteurs » des blogs politiques sont peu ou prou les mêmes, qui passent de l’un à l’autre. Quand ils ne sont pas eux-mêmes blogueurs, ce sont des militants, des gens engagés, cultivés, ou qui se sentent très concernés par le débat public. Mais le grand public, lui, non seulement ne visite pas les blogs politiques, mais en plus, ignore vraisemblablement jusqu’à leur existence…
Je ne sais s’il faut le regretter ou s’en satisfaire, mais je trouve que ce constat, sur lequel vous donnerez votre avis, permet de « relativiser » l’impact de nos écrits. Et de nous inciter à l’humilité, nous les blogueurs, qui sommes souvent si prompts à vouloir donner des leçons à la terre entière.