Les résultats des élections européennes de juin 2009 constituent un nouvel échec cinglant pour le Parti socialiste. Absence d’idéologie claire et de propositions innovantes, discours inaudible, stratégie anti-Sarkozy contestable, rivalités internes… les explications sont bien connues et largement développées et commentées dans les média et autour des comptoirs.
Laissons un instant le PS à ses problèmes pour nous intéresser à la situation politique à l’échelle de l’Europe. Dans l’ensemble, les partis conservateurs sortent largement gagnants de l’élection. A priori plutôt étonnant étant donnée l’accumulation de crises profondes (financière, économique, écologique, énergétique…) qui signalent les limites d’un système promu et soutenu par ces mêmes partis. Les électeurs considèrent-ils que ces partis sont les plus aptes à nous sortir de la crise… ou bien que les autres n’ont rien à proposer ?
Quelles alternatives à ce modèle, dans le paysage politique français ?
D’un côté, la ligne anticapitaliste (Front de gauche, NPA) qui, dans une logique productiviste, vise un objectif de répartition plus équilibrée des richesses.
De l’autre, la mouvance écologiste, aux contours encore flous, qui prône la transition vers un modèle de société cohérent avec les contraintes environnementales de la planète. Sur la question sociale en revanche, de Bové à Cohn-Bendit, pas encore de vision commune.
En tout cas, il est temps que le PS cesse de se contenter d’affirmer défendre des valeurs consensuelles (solidarité, lutte contre les discriminations, fraternité, démocratie participative…) qui ne signifient pas de changement profond dans les modes d’organisation de la société, et qui peuvent facilement être reprises à leur compte par le MODEM ou l’UMP.
Pour conclure sur une formule suggérée par l’un de nos fidèles lecteurs (Jean Pointu, pour le nommer), le PS est aujourd’hui comme une crotte dans la chasse d’eau : il se débat pour rester à la surface. Mais ce dont il a besoin pour surnager, ce sont des idées. Continuer à ne débattre que du nom du chef et de son mode de désignation, du nom du parti ou des alliances à nouer risquerait de rapidement (et pour longtemps) le faire couler tout au fond.