clichés I. Rambaud
Quel est le point commun entre un éléphant et le mouchoir de Cholet ? A priori aucun direz-vous ! Eh bien si, la preuve en images.L'artiste Béatrice Dacher, qui participe au "Collectif_R", a fait le lien entre la disparition de la dernière usine fabriquant la célèbre toile, la maison Turpault qui a fermé ses portes à Cholet en 1997, et le pachiderme encore honoré en Inde mais lui aussi en voie de disparition.La disparition de ce textile en France est la conséquence des flux économiques mondiaux et de leur poids sur l"économie nationale et particulièrement sur notre patrimoine industriel.
En faisant réaliser à Madras par RK Industries ces toiles rouges et blanches tissées à l'identique, Béatrice Dacher reconstitue en Inde la trame interrompue en France. Les roses qu'elle y fait éclore sont à la fois empreintes d'un parfum de nostalgie et d'une lueur nouvelle. Un monde s'est éteint, un autre nait.
Ce Nouveau Monde qui se crée sur les ruines de l'Ancien tisse aussi des liens féconds comme en témoigne la "Lettre à Ranvir", écrite le 26 juillet 2008 : sous forme de broderie, elle déploie sur un immense mouchoir de Cholet lui aussi fabriqué à Madras, les mots qui relient la France et l'Inde et finalement les hommes entre eux.
"...Le fait d'agrandir ce mouchoir est pour moi un moyen de mettre en avant cette disparition économique. S'il vet un éléphant, c'est parce qu'il est en grand danger d'extinction. Je te remercie pour ce partage du sensible.
Au delà du mouchoir. Amitiés Béatrice Dacher".
Exposition présentée au Théatre du Quai à Angers jusqu'au 30 juin 2009, sur le thème "Vous qui partez en voyage" en collaboration avec l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Angers.
Voir d'autres images sur le site du collectifR : ici .
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