Magazine Beaux Arts
C'est à la Rochelle que nous avons passé la nuit du vendredi au samedi, une bien trop courte visite pour apprécier tout le charme de la cité touristique. Nous avons quand même eu le temps de fêter notre riche semaine et de célébrer ces belles rencontres autour d'un verre sur le vieux port. Mais les découvertes ne s'arrêtaient pas là pour autant : la dernière étape de notre périple picto-charentais était le marais poitevin, d'abord à la Garette où une ancienne scierie a fait l'objet d'une réhabilitation afin de constituer une plate forme pour la préservation des marais mouillés (en permettant notamment aux éleveurs d'emmener leurs animaux en barque dans les marais et de contribuer à l'entretien de ce paysage culturel).
La matinée du samedi fut également l'occasion de découvrir la reconversion de l'ancienne laiterie de Coulon au travers d'un projet coopératif, "la Conserverie du Marais". Installée en 2006 dans une partie des bâtiments de la laiterie, propriété du Parc inter régional du Marais Poitevin, cette structure permet aux éleveurs et maraichers locaux de disposer d'équipements mutualisés (outils et machines de restauration professionnelle, chambres froides) pour concevoir leurs produits et commercialiser ces derniers dans une boutique sous l'appellation "Saveurs du Marais Poitevin". La Conserverie permet ainsi de dynamiser la commune en fédérant les locaux autour d'un projet commun et de générer des revenus touristiques non négligeables. Reste à voir ce que peuvent devenir les autres bâtiments de la laiterie, laissés pour l'instant à l'abandon, où les machines sont peu à peu rongées par la rouille...
Pour clore cette semaine bien chargée, un petit débriefing dans l'herbe nous a permis d'échanger nos visions françaises et québécoises du Patrimoine. Il ressort de cette confrontation d'opinions que les définitions du Patrimoine continuent de diverger en fonction des individus et des sociétés, et que les approches ne sont pas les mêmes. Le Québec, plus en avance sur les questions de participation et de consultation des publics sur les projets patrimoniaux, semble s'interroger davantage sur la question des usages et des valeurs que l'on attribue aux éléments du Patrimoine. Là où tout le monde semble bien s'entendre, c'est que l'intérêt du Patrimoine au final, c'est de "créer du sens" (et par conséquent du lien social...). La question de la "valorisation", dont le terme apparaît ambigu, pose problème pour nos amis québécois : là où ils voient interprétation et médiation avant tout, nous amalgamons préservation, rénovation, réhabilitation... un peu comme si identifier et rénover une ancienne usine suffisait à la valoriser. En conclusion, il reste encore du chemin à faire et beaucoup de choses à apprendre... je participerais bien à la session 2010 afin d'élargir encore mes horizons!
Merci à tous les participants de cette Université d'été Franco-Québécoise, merci à Fred et Francis pour leurs photos. RDV sur le groupe Facebook créé pour l'occasion afin de continuer le débat!