Des decouvertes fortes interessantes.....

Publié le 24 juin 2009 par Maaxtal
Quand les éléphants n'avaient pas de trompe Le plus lointain ancêtre des éléphants jamais retrouvé a 60 millions d'années. Ses restes, mis au jour depuis 2001 au Maroc, permettent aux paléontologues de compléter leurs connaissances sur l'évolution de ces animaux.

S'il était vivant, il serait à peu près aussi imposant qu'un chat, ressemblerait sans doute à une très grosse marmotte et pèserait 4 à 5 kilos. Dépourvu de trompe et de défenses, il n'aurait rien d'un éléphant, dont les spécimens adultes pèsent une à cinq tonnes. Pourtant, il est le plus ancien mammifère qui leur soit apparenté. Eritherium azzouzorum, 60 millions d'années, a été découvert au Maroc. Plus exactement, l'équipe franco-marocaine a trouvé des restes crâniens et des morceaux de mâchoire. "Sa première incisive est agrandie, ce qui rappelle la naissance d'une défense, explique Emmanuel Gheerbrant, paléontologue au Muséum national d'histoire naturelle et chercheur au CNRS. Avec Eritherium, nous sommes au début de l'évolution qui conduira vers les défenses."

REUTERS

Les ancêtres des éléphants n'avaient pas de trompe, et faisaient la taille d'un chat.

Les premiers ossements de ce lointain ancêtre sont apparus aux paléontologues en 2001. Depuis, seule une quinzaine de spécimens ont été identifiés. Peu nombreux, ils sont d'autant plus précieux que les restes de mammifères sont rares et éparses en Afrique. Avant Eritherium, c'est son petit frère vieux de 55 millions d'années, Phosphatherium escuilliei, qui avait été mis au jour à peu près au même endroit. Pas de trompe ni de défenses pour lui non plus, mais une dizaine de kilos.

Mieux connaître l'histoire des pachydermes

Après lui, les éléphants ont très rapidement atteint leur taille et leur poids actuels. Le groupe des proboscidiens (l'ordre des éléphants) s'est diversifié juste après l'extinction des dinosaures, il y a soixante-cinq millions d'années. De cette évolution qui a donné naissance à 160 espèces, seules trois existent encore. "Cela s'est passé très rapidement", précise Emmanuel Gheerbrant. Les chercheurs le supposaient déjà, Eritherium vient le confirmer. Car malgré sa morphologie qui fait de lui un être très primitif, il a des points communs avec des individus plus évolués.

Non content de faire le lien entre des ordres archaïques et des ordres modernes, Eritherium confirme l'origine africaine des pachydermes que, de notre côté de la Méditerranée, nous trouvons communément dans nos zoos. Mais celui qui ne nous apparaîtrait que comme une grosse marmotte, avec ses quatre petits kilos, n'a pas fini d'intriguer les paléontologues. "Il nous manque son squelette, qui nous permettrait de connaître le mode de déplacement et l'adaptation de ces animaux à leur milieu", indique Emmanuel Gheerbrant. Si les sols du Maroc finissent par livrer ce chaînon manquant, c'est un pan entier de l'histoire des éléphants qu'il sera possible d'écrire.