Marilyn Manson

Interscope/Universal
Sortie : Mai 2009

Deux ans après avoir laissé une partie de ses fans en rade avec le rock introspectif et limite romantique de Eat Me, Drink Me, l'anté-christ superstar tente de recoller les morceaux avec son public en le caressant dans le sens du cheveu gras avec The High End Of Low... Un beau retour en terrain connu.. et conquis d'avance.

" Je crois définitivement que ma vie se finit et commence. (...) C'est comme un phoenix qui renaît de ses cendres et commence une nouvelle vie ", déclarait Marilyn Manson juste avant la sortie de son nouvel album, The High End Of Low.
C'est sûr qu'après le bouillon (bien chaud) que Manson venait de se prendre en pleine face avec l'intimiste Eat Me, Drink Me, on ne le reprendra pas à être " romantique " de si tôt. Ça lui apprendra à vouloir s'aventurer sur le terrain bourbeux des sentiments humains, tiens ! Il faut dire qu'après s'être donné tant de mal pour outrer l'opinion publique et rallier les fanatico-sataniques de tout poil à sa cause, ses fans en mal d'hémoglobine eurent évidemment un peu de mal à avaler sa pilule à la guimauve. Après tout, on ne le paie pas pour ça... non mais !
Mais bon, on lui pardonne. D'ailleurs, il semble avoir bien " retiendu la leçon ", et en bon suppôt de satan appliqué, Marilyn Manson sacrifie aujourd'hui l'audace sur l'autel de la sécurité.
Sur son nouvel opus, l'intelligent Brian Warner fait donc ce que ses fans attendent de lui, et revient, avec aplomb et professionnalisme, paître dans le pré carré et rassurant du hard-rock malsain ; un travail chirurgical, efficace et méticuleusement aseptisé... histoire d'éviter à tout prix les complications commerciales.
Marilyn a même réussi à rassembler la tribu Manson au complet pour être sûr de ne décevoir personne. C'est ainsi qu'en Janvier 2008, Twiggy Ramirez a réintégré le groupe au poste de bassiste, Rob Holliday s'occupe quant à lui de la guitare, Ginger Fish reste à la batterie, Chris Vrenna officie toujours au clavier, tandis que Sean Beavan et Marilyn himself s'occupent de la production de l'album.
Enregistré dans les studios d'Hollywood Hills,The High End Of Low célèbre donc le retour à la grâce (et en disgrâce) du sulfureux blasphémateur à la tronche d'alien.
Alors que les précédents albums étaient marqués par des guitares bourrines assaisonnées d'éléments électro,The High End Of Low est au contraire marqué par un son plus direct et organique. Des titres comme "Devour" et "Four rusted horses" sont portés par une slide guitar tendue à souhait qui réjouira les amateurs de gros son ronflant.
Côté nouveauté, on en restera là... le reste n'étant qu'une régurgitation de ses provocations passées.
Des morceaux tels que "Arma-motherfucking-geddon" et "Blank and white" rappellent les glorieux "Dope show" et autres "Mobscene" qui firent son succès.
Rien de très original en somme, mais que voulez-vous... Marilyn aussi a des factures à payer ! Et en ces temps de crise, mieux vaut prendre le risque de l'auto-parodie que celui de l'échec commercial.

Bonnes affaires MP3 Rock