Bernard Laporte, ancien entraîneur du XV de France et rare personnalité de la société civile au gouvernement, quitte le secrétariat aux sports après seulement un an et demi sur un bilan d'une rare pauvreté, marqué notamment par la fronde des grandes fédérations sur la réforme du sport de haut niveau.
Bernard Laporte n’a jamais su se donner les moyens d'une politique sportive ambitieuse, notamment en raison d’un budget étriqué et surtout de l’étroite surveillance exercée par sa ministre de tutelle, Roselyne Bachelot, et de ses conseillers.
Sa réforme du sport de haut niveau en est la plus parfaite illustration. La réduction des aides en direction des jeunes, la volonté de fermer certains centre régionaux d’éducation physique (CREPS), l’abandon de Pôles espoirs, la concentration des ressources autour d’un nombre restreint d’athlètes ont éveillé une opposition des principales fédérations, et du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). Ces chantiers restent en suspens.
Rama Yade qui se voit confier un lot de consolation après la disparition de "son" secrétariat d'Etat au Droits de l'Homme va avoir fort à faire pour reconquérir la confiance du mouvement sportif. Il n'y a pas de quoi être optimiste pour elle, sachant que l'ensemble des dossiers en cours sont soumis à la Réforme Générale des Politiques Publiques.
Je doute que le capital sympathie dont bénéficie Rama Yade dans l'opinion soit suffisant. La jeune secrétaire d'Etat semble plus avoir été placée là pour jouer un rôle d'ambassadrice qu'autre chose. Dans son raisonnement, Nicolas Sarkozy a probablement pensé que Rama Yade sur les photos, ça fera bien aux côtés des athlètes. Au moins, elle sera plus à sa place et moins encombrante qu’aux droits de l’homme !!!
Une fois de plus, le sport n'est pas pris au sérieux. Ce secrétariat d'Etat semble beaucoup plus vouer à jouer le rôle d'outil servant à rabattre un maximum de sportifs de haut niveau pour le comité de soutien du président sortant à l'élection présidentielle, qu'un lieu de décisions pour mener des politiques publiques ambitieuses afin de développer le sport de masse et soutenir les fédérations.