Paru le 2009-06-24 12:59:00
Canada - Une équipe de chercheurs canadiens et américains a découvert une nouvelle voie pour traiter l’infection due au VIH grâce à la combinaison des traitements antirétroviraux actuels et d’une chimiothérapie ciblée. Cette combinaison nouvelle permettrait la destruction des virus circulant dans le corps, comme de ceux cachés dans les cellules du système immunitaire.
Le Dr Sékaly de l’université de Montréal a dirigé cette étude en collaboration avec des scientifiques du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), des Instituts américains de santé et de l’université américaine du Minnesota. Les traitements contre le Sida n’ont pour le moment pas éliminé « les réservoirs du VIH », ces cellules du système immunitaire où se cache le virus et que les traitements rétroviraux ne savent pas atteindre. L’étude a permis l’identification de ces cellules et des mécanismes permettant au virus d’échapper au traitement.
Le Dr Sékaly indique que, comme pour le traitement de la leucémie, une chimiothérapie associée à un traitement immunitaire ciblé permettrait la destruction des cellules contenant un virus tout en donnant au système immunitaire le temps de se régénérer avec des cellules saines. Le Dr Routy du CUSM explique que cette étude montre pour la première fois que les antirétroviraux ne sont pas la cause des réservoirs du VIH : c’est la persistance du virus dans des cellules immunitaires qui en est responsable. Chaque type de réservoir nécessite un traitement différent pour l’éliminer.
Dans les cellules du réservoir, le virus peut se cacher mais devient aussi dépendant de la propre vie de la cellule. En détruisant les cellules-réservoirs, le virus est donc éliminé. Si les traitements antirétroviraux détruisent les virus circulant dans le corps, la chimiothérapie permettra la destruction des virus cachés. Si cette découverte nécessitera encore plusieurs années de recherche, elle constitue une piste de travail inestimable tant pour les chercheurs que pour les laboratoires.