Dans le projet de budget 2008 présenté hier, les chercheurs et les magistrats seront mieux lotis que les professeurs et les chômeurs. Toujours en déficit, le texte suscite un tir de barrage de l’opposition mais aussi d’une partie de la majorité.
NICOLAS SARKOZY avait promis une politique de rupture. Force est de constater que, en matière de réduction des déficits publics, le premier budget de son quinquennat, présenté hier en Conseil des ministres, est bien moins ambitieux. Le projet de loi de finances (PLF) pour 2008 table en effet sur un trou de 41,7 milliards.
Après avoir stigmatisé la « faillite » de l’Etat la semaine dernière, François Fillon semble être rentré dans le rang. Hier, le Premier ministre a qualifié ce budget de « sérieux » et « juste ». Rappelant que le PLF « était tourné sur la valorisation du travail pour créer de la richesse et de l’activité », Nicolas Sarkozy a estimé, quant à lui, qu’il fallait attendre les premiers effets du paquet fiscal voté l’été dernier pour apprécier la pertinence, ou non, de sa stratégie économique.
Pourtant, même si le gouvernement annonce pour l’an prochain un gel des dépenses de l’Etat (seuls les crédits de la Justice, de la Recherche et de l’Enseignement supérieur sont en hausse) et la suppression de 22 921 postes de fonctionnaires, le coût du paquet fiscal (9 milliards d’euros en 2008) inquiète plus que jamais. « La stratégie gouvernementale consiste à reporter l’effort aux années suivantes, estime Henri Sterdyniak, économiste à l’OFCE, un institut de conjoncture, ce qui fait que le déficit sera sans doute supérieur en 2008 à 2007. »
Dissensions dans la majorité
(more…