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Les Impromptus Littéraires - dans le petit boudoir de Mademoiselle...

Par Sandy458

Les Impromptus Littéraires - dans le petit boudoir de Mademoiselle...


"Sensual Lips" de Saintswithin, wikimedia commons, domaine public.

Les impromptus littéraires nous entraînent  " dans le petit boudoir de Mademoiselle".

Incipit obligatoire au texte de la semaine, dans quoi vais-je bien pouvoir m'embarquer?

Un petit lieu coquin où les dentelles glissent sur  des chairs blanches et innocentes ou bien... ou bien ?

« Dans le « Petit Boudoir de Mademoiselle », recette traditionnelle de 1920, il  n'y a que des bonnes choses.

-   Tu es sûre ? Pas d'E-machin-chose et de conservateurs cancérigènes à la pelle ?

-   Non, je t'assure, regarde toi-même la liste des ingrédients... œufs, farine, sucre, sel, fleur d'oranger... pas l'ombre du début du fantasme d'un ingrédient chimique... alors ? Convaincue ?

-   Je ne sais pas  trop... tu sais, moi, un biscuit vendu en grande surface entre les préservatifs à la fraise pétrochimique et les anneaux vibreurs, ça me refroidit vite les ardeurs.

-   Tiens, essaie par toi-même, tu vas être conquise...ces petits grains de sucre qui recouvrent le boudoir t'invitent à y déposer la langue... ça crisse voluptueusement, ça fond sur les papilles avec douceur, ça distille sa suavité sur tes lèvres...

-   Bonjour les caries, tu vas faire  la fortune de mon dentiste...

-   Imagine que tu trempes ce délicat biscuit dans une flute de champagne rosé... tu suçotes la forme oblongue, une goutte de nectar divinement champenois meurt le long de ton menton...

-   Mais tu es une grande malade dans ton genre !

-   Laisse-toi faire, à la fin !!! ... le biscuit fond légèrement sur tes doigts, tu lèches la saveur mi-sucrée, mi-voluptueuse qui baigne ta peau... laisse-toi pénétrer par les sensations affolantes de la gourmandise vénielle... Alors ? Toujours aucune perception ? Pas un petit piquotis, juste là ? Aucune envie lubrique qui te titille ? Un soupçon d'excitation ? Même pas émoustillée par le baiser de la Veuve Cliquot ?

-   Bof, j'ai à peine eu le droit à celui de la Veuve Kro, si tu vois ce que je veux dire...

-   Je n'arriverai à rien avec toi... tu es définitivement à classer dans les frigides gustatives...

-   Excuse-moi mais si je n'ai pas eu d'orgasme supersonique avec tes petits boudoirs fétiches fabriqués par une vielle fille qui n'a jamais vu le loup, ça ne veut pas dire que je sois incapable de ressentir un séisme sensoriel ! »

Vexée, je tournais le dos à l'effrontée qui me taxait de frigidité gourmando-érotique.

Comment lui expliquer que ce qui me terrassait, me laissait pantelante, abasourdie par une explosion sensuelle- et souvent sexuelle - c'était le « Petit Biscuit à la Cuiller de Frère Anthelme » ?

Savourer le fin nuage de sucre-glace vanillé dispersé par mon souffle chaud sur une peau ambrée, ça, au moins, ça me secouait !


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