J'aimais beaucoup Philippe Val du temps de son duo avec Font. C'était drôle, fin et original. J'appréciais encore Philippe Val quand il publiait les caricatures de Mahomet pour défendre la liberté de la presse (même si ces dernières étaient franchement mauvaises sur le fonds). Quand il a viré Siné pour une histoire supposée d'anti-sémitisme, je l'ai trouvé un peu limite. Quand il a accepté de prendre la direction de France Inter sur demande de Nicolas Sarkozy, j'étais dubitatif, mais je lui laissais le bénéfice du doute.
Et voilà que j'apprends qu'il vient de virer un journaliste de France Inter : Frédéric Pommier. Pommier est l'auteur de la revue de presse de 8h30 le matin et j'apprécie beaucoup son travail, plein d'humour, liant des articles de façon parfois incongrue, mais toujours drôles. Je goûte son ironie de bon aloi et ses choix qui vont bien avec ma sensibilité de gauche.
Mais alors quelle mouche a piqué Philippe Val pour évincer un journaliste unaniment apprécié et qui a fait grimper sa tranche horaire de plus de 400 000 auditeurs ?
Une basse vengeance personnelle. Alors qu'il visitait la station en compagnie de Nicolas Domorand (maître de cérémonie de l'info du matin), Val a déclaré en voyant Frédéric Pommier : "J'ai identifié le problème". Le problème était que Pommier citait Siné Hebdo trop souvent au goût du rédacteur en chef de Charlie Hebdo. Comme il a licencié Siné et que celui-ci marchait sur ses plates-bandes, c'était en quelque sorte un crime de lèse-majesté.
Vous trouvez ça petit, mesquin ? Moi aussi. Et le fait de commencer par se débarasser d'un bon journaliste pour assouvir une revanche de ce type ne grandit pas son auteur.
Alain Le Gouguec a bien compris le message, quand il officie à la place de Frédéric Pommier, il en fait des tonnes sur Charlie Hebdo, histoire de se mettre bien avec son patron.
Dominik