Des grands moyens pour des petites entreprises

Publié le 27 septembre 2007 par Samuel Bouchard


[photo: SME Robot]

Est-ce que c’était plus simple autrefois de démarrer une entreprise? Vu de notre époque, on dirait que tout était à inventer dans le temps et que moins de moyens étaient nécessaires pour se lancer en affaires. Aussi, les modèles d’affaires et les technologies semblaient plus conventionnels. D’un autre côté, les avancées en informatique des dernières années ont rendu plusieurs technologies de plus en plus accessibles aux petites et moyennes entreprises (PME). Après être passé par une période où seules les grandes entreprises pouvaient se payer des logiciels et de l’automatisation performante, on vit actuellement une période de démocratisation des moyens technologiques.

Logiciels libres
Les logiciels libres, créés et mis-à-jour par de communautés de programmeurs bénévoles, permettent aux entreprises de développer leurs systèmes informatiques à faible coûts. Ces logiciels sont une des causes importantes de la recrudescence des entreprises profitables sur le web. Avant la bulle de 2000, la plupart des entreprises utilisaient des logiciels aux licences dispendieuses. De nos jours, il est possible de faire mieux qu’à cette période avec des solutions gratuites. Ce que ça prend, c’est le savoir-faire pour les utiliser. Pour les PME (comme pour les grandes entreprises, les institutions gouvernementales et les laboratoires de recherche), ceci permet de faire plus avec moins.

Selon cet article, les logiciels libres présentent d’autres avantages pour les PME en plus de leur moindre coût.

  • La gestion des licences est plus simple et on dépend moins du fournisseurs avec qui on doit renouveler la licence.
  • Les risques de failles de sécurité sont moins importantes car il y a moins de virus conçus pour attaquer ces systèmes.
  • On peut les modifier pour les adapter à nos besoins.
  • On peut compter sur une communauté de développeurs pour mettre à jour et supporter nos efforts.

Automatisation accessible
Ces avantages sont clairs pour le logiciel, mais qu’en est-il du matériel? Est-ce que des technologies tangibles deviennent moins chères au fil du temps?

On a l’impression que les robots ne sont que pour les grandes entreprises avec des volumes de production importants. C’est de moins en moins vrai. L’image ci-dessous, tirée du rapport World Robotics 2006, présente le coût des robots industriels en fonction des années qui passent.

Comme on le voit, si on considère l’amélioration des performances des robots, leur prix en 2005 est d’environ 30% du prix de 1990. Tranquillement, les robots deviennent à portée de la main des PME. Une des raisons de l’amélioration des performances des robots est la force de calcul toujours moins chère et la maturité des technologies. De plus, selon cet article de CNN sur lequel je suis tombé via Artificial Intelligence and Robotics, certains revendeurs font maintenant le commerce de robots usagers diminuant encore le prix.

Un projet open source que je trouve particulièrement intéressant est celui des fabbers, ces machines à prototypage rapide qu’on peut se construire par nous-mêmes pour ensuite “imprimer” des pièces en 3D. Une fois cette machine construite à partir des indications en ligne, il est possible de créer des pièces en 3D pour tester des concepts mécaniques. On a une machine commerciale au laboratoire qui fait la même chose et qui a permis de valider le concept de plusieurs robots très rapidement. Si on ne veut pas prendre le temps de fabriquer notre fabber, on peut aussi commander des pièces à l’unité sur quickparts à partir des modèles 3D que vous transmettez en ligne.

Pour que la robotique devienne encore plus accessible, les composantes (capteurs, actionneurs, etc.) devront passer par une certaine standardisation. En ce moment, il y aussi plusieurs organisations qui travaillent pour imposer un système d’exploitation à ces machines. Certains sont libres, d’autres pas. Puisque la robotique sort de laboratoires universitaires fervents de l’approche open source, je pense que ce type de système d’exploitation prendra éventuellement une place importante. On peut déjà programmer un robot en utilisant plusieurs blocs distribués librement. Au fond, les robots sont des plate-formes informatiques pour lesquels des logiciels peuvent être créés afin d’effectuer une tâche particulière. La différence, c’est qu’ils peuvent agir mécaniquement sur leur environnement.

C’est bien que les robots eux-mêmes deviennent moins cher. Il restera ensuite à faciliter leur acceptation en simplifiant leur interaction avec les humains, ntre autre pour leur programmation. C’est précisément un des buts de l’importante initiative européenne  SME robots. Pour la robotique en PME, le meilleur reste clairement à venir, mais il ne devrait pas tarder.