L'agitation des flots produit un bruit qui est comme la voix de la mer annonçant un danger. C'est donc avec
raison que le Sauveur, dans un langage métaphorique, pour ramener le calme, ordonne à la mer de se taire; de même, pour réprimer la violence des vents qui bouleversent la mer, il leur fait comme
des menaces, suivant l'expression de l'Évangéliste.
C'est ainsi que les dépositaires de l'autorité, par la menace des châtiments, imposent un frein aux perturbateurs de la tranquillité publique. Le Sauveur agit donc ici comme un souverain qui fait
usage de menaces contre des sujets turbulents, et qui, par de sages édits, met un terme aux murmures des rebelles. Roi de toutes les créatures, il enchaîne, par sa parole menaçante la violence
des vents, et contraint la mer de rentrer dans le silence.
Ses paroles sont aussitôt suivies de leur effet: «Et le vent cessa (sur la menace qui lui était faite), et il se fit un grand calme».