Grand emprunt d'état : ces farceurs qui nous gouvernent...

Publié le 23 juin 2009 par Objectifliberte

A défaut de nous rassurer sur notre avenir, la gestion de la crise par MM. Sarkozy, Fillon et Woerth nous promet encore de belles tranches de rigolade. A côté de nos trois pieds nickelés de la gestion budgétaire, Bernard Maddoff n'est qu'un aimable épicier de quartier. Jugez plutôt...

Le 20 avril, le gouvernement annonçait une révision du déficit budgétaire 2009 annoncé en décembre 2008 : 104 milliards au lieu de 79.   Plus 25 milliards en quatre mois: Beau sens de l'anticipation.

Il annonçait alors un besoin de financement de 155 milliards sur les marchés financiers, 9% du PIB. Une paille. La signature de la France, c'est du béton, tonton !
Le 20 juin, tout juste deux mois après, notre ministre du budget nous informe que le déficit devrait tourner autour de 140 milliards d'Euros. Plus 36 milliards en deux mois: Magnifique démonstration de la compétence exceptionnelle des énarques qui préparent les budgets. L'on peine à cacher une certaine impatience vis à vis des annonces du mois de septembre, et de la prime de Noël.

En gros, et en l'état actuel de la prévision, le déficit de l'état sera égal à la moitié de ses recettes fiscales: quand l'état perçoit deux Euros, il en dépense 3.

Ne soyons pas rabat-joie: si l'on tient compte de l'ensemble des recettes des collectivités locales et des différentes branches de la sécu, le déficit n'est plus que de 17%: pour 5 euros perçus, lesecteur public n'en dépense "que" 6. Ouf, on respire. Le gouvernement préfère dire "7,5% du PIB", cela parait presque rassurant.

Sauf qu'il va falloir emprunter un tout petit peu plus que les 155 milliards prévus. Or, il se dit que certains emprunteurs se feraient tirer l'oreille sur les marchés internationaux. Sûrement une méchante rumeur colportée par de vilains bloggueurs ultra libéraux. La dette française est IN-SUB-MER-SI-BLE, si si, "ils" le répètent en boucle à la radio.
Pas de quoi effrayer notre président, qui nous annonce benoîtement le 22 juin  que pour faire face à nos problèmes de dette, pas question de promouvoir "la rigueur budgétaire", mais... qu'il va lancer un grrrrrand emprunt auprès des Français. Parce que jusqu'ici, je suppose, ce n'étaient pas des emprunts, notre dette, non non, juste des bons du trésor.

Comment ça, vous ne voyez pas la nuance ? Rassurez vous, au gouvernement non plus, mais une grrrrande campagne de comm' va nous persuader que cela n'a rien à voir. Rassurés ?

En gros, imaginez un ménage qui gagnerait 24 000 Euros par an (la moyenne, chez nous), qui en dépenserait 36 000, qui aurait déjà 140 000 Euros de dettes (compter 12 000 euros de remboursement annuel dont 5 500 en intérêts, et à taux variable en plus...), et qui irait voir son banquier en lui disant ceci :

"Euh, on s'était trompé dans notre budget prévisionnel, on va claquer  7900 euros en trop cet année, ah, pardon, 10400, ah euh, désolé, 14 000, oui, je sais, pour la comptabilité, on est un eu à la ramasse,

Mais bon, on a une super idée pour passer l'hiver, on va faire un nouvel emprunt, mais  promis, juré, craché, "cet emprunt financera des investissements utiles, et pas le mauvais déficit que nous avons accumulé avant". Comment ça, je me fous de votre gueule ?

Non, je vous jure que cette fois ci, on va pas claquer tout ce pognon dans nos dépenses courantes, on va financer des dépenses uuhhh-tiiiiiles.

Uh-tiiles, quoi... Tiens, on va mettre une éolienne dans notre jardin, pour économiser le CO2. Et on va acheter une nouvelle cage pour le hamster ! Après ça, on fera tellement de croissance que vous pleurerez pour nous reprêter encore plus de pognon !

Comment ça, un plan de rigueur pour nos comptes ? Vous n'y pensez pas, tout de même. Il ne manquerait plus qu'on nous demande de faire preuve de retenue. On relance la consommation, nous ! Et en plus, notre dette est notée AhAhAh par Fichtre, Standard et Pauvres, et Goofy's.


Que dirait le banquier, à votre avis ?

En l'occurrence, le gouvernement voudrait que le banquier, ce soit moi. Quels farceurs, tout de même.

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