Nouvelle Orléans, août 2005. L'ouragan Katrina s'abat sur la ville. Des milliers de réfugiés se terrent vers le gymnase, parmi eux Victoria, ses deux filles et sa belle-soeur. Comment cette ressortissante française, fille d'un haut diplomate, a atterri dans cette galère ? Très vite, on découvre qu'elle vient de tout perdre, son misérable mobil-home, emporté par les eaux, et sa belle-mère alcoolique, noyée sous leurs yeux en sauvant la vie de la plus jeune des filles... Alors que l'apocalypse s'invite sur terre, la vie de Victoria défile. La jeune femme est groggy et assommée par la somme de catastrophes vécue en quelques heures. Et pourtant une autre nouvelle lui tombe sur la tête : la prison des femmes est évacuée, une certaine Remedios s'apprête à sortir. C'est l'heure des règlements de compte, en famille. L'instant s'annonce tragique. D'ailleurs, quelques temps après leur arrivée dans le Super Dôme, la fille aînée - Luz - disparaît.
C'est un roman proprement captivant, fluide et divertissant. Un livre qui parle beaucoup des femmes et des liens familiaux. Une histoire autour d'une femme que rien ne prédestinait à être veuve et mère avant vingt ans, le sort lié entre les mains d'une vieille folle alcoolique obèse, et voyante sur les bords. Un tel destin force l'admiration et l'interrogation, en plus du respect. Il ne faut pas en apprendre plus, juste tourner les pages pour découvrir, bout par bout, le parcours incroyable de cette française prisonnière de l'ouragan Katrina. Et suivre la fuite en avant d'une adolescente vulnérable et influençable. Elle aussi en marche vers son Destin. La rencontre espérée va néanmoins aboutir à une conclusion loupée, car précipitée. Léger bémol qui n'entache pas mon impression générale, car je conserve de ma lecture un goût de passion, de puissance, de rage et de désespoir. Derrière ces visages de femmes, il y a des larmes et des secrets, une force commune pour arracher sa part de bonheur à la fatalité. Et pour cela, j'ai aimé. Comme souvent. J'ai apprécié ces retrouvailles avec Stéphanie Janicot.
Albin Michel, 2009 - 280 pages - 18,50€
Un merci tout particulier à l'auteur... comme ça.