Que font-ils après ?

J’achète plutôt rarement des magazines people. Je ne les lis pas chez les coiffeurs, dentistes ou médecins ; je ne fréquente pas ces gens-là. Enfin si, le dentiste, une fois par an obligatoire et je ne pourrais pas lire, même quelques lignes, tant mes mains tremblent.
En revanche, je marche quotidiennement et je regarde les titres devant les kiosques à journaux. J’aperçois des photos de femmes dénudées assorties de titres intrigants en lettres rouges « Les secrets de l’orgasme »., j’aperçois des photos d’arrosoirs joliment disposés devant la porte d’une maison en pierres vieillies, le litre en lettres blanches écarlates est quelque chose comme « l’esprit campagne à Paris » et enfin j’aperçois des photos d’hommes seuls, d’hommes séduisants d’être seuls. Souvent ils ont le genre de profession dont on croit tout connaître et dont on ne connaît rien en fait, acteur de cinéma ou auteur-compositeur-interprète. Les titres, près d’eux, semblent contenir tout un tas de promesses, « seul », « célibataire », « un cœur à prendre », « un homme à consoler ». Si jamais on s’aventure à lire l’article en intégralité. Je veux dire si on entre dans le kiosque, si on repère le magazine, si on le prend, le triture, si on en épluche le sommaire, si ensuite on va directement à la page qui nous intéresse on apprend qu’il a quitté ou qu’il vient d’être quitté par une actrice de cinéma ou une auteure-compositeur-interprète. En général, en plus d’avoir un talent pour un art, ces femmes sont très belles.
Le fantasme de l’homme seul devrait s’arrêter là, tout net.
Car, quand on a embrassé passionnément Chiara Mastroiani ou Diane Krugger ou une autre formidable, que fait-on face à la caissière du Monoprix, face à la vendeuse de slips en tulle et dentelle des Galeries Lafayette ou face à la conseillère en plan épargne logement du Crédit Lyonnais ?
Publié par les diablotins