Paru le 2009-06-23 12:40:00
France - Des chercheurs de l’unité mixte Inserm - université de Grenoble ont mesuré les effets d’une exposition aux polluants atmosphériques sur la croissance du fœtus et notamment sur son périmètre crânien et son poids à la naissance.
L’étude a rassemblé 280 femmes enceintes, chez qui la croissance du fœtus a été suivie à chaque fin de trimestre de grossesse et à la naissance. Certaines participantes ont accepté de porter, en milieu de grossesse, un dispositif mesurant les niveaux de benzène dans l’air ambiant, à l’extérieur et à l’intérieur dans les lieux clos.
Après étude des facteurs déjà connus pour leurs impacts sur la croissance du fœtus (corpulence de la mère, durée de la grossesse, tabagisme passif), les chercheurs ont pu clairement montrer que l’exposition aux polluants dans l’air pouvait s’associer à une baisse du poids de l’enfant à la naissance. En réalisant des mesures par échographie, les scientifiques ont également constaté que des effets sur le périmètre crânien se manifestaient dès la fin du second trimestre de grossesse.
Ces résultats sont valables quel que soit le niveau d’exposition à la pollution extérieure et intérieure. Si le benzène a servi de marqueur pour cette étude, un mélange d’une centaine de polluants serait en fait responsable de ces troubles. Certains gaz et des particules très fines sont susceptibles de pénétrer dans les poumons, d’atteindre les alvéoles pulmonaires et donc, d'atteindre la circulation sanguine maternelle puis fœtale.
Les chercheurs doivent désormais comprendre les mécanismes biologiques associés à cette altération de la croissance du fœtus. Une hypothèse est que la pollution perturberait la circulation sanguine et le système cardio-vasculaire.