NLF3. Sophie Hunger. Lightning Bolt. Crystal Stilts. Marilyn Manson. Wavves. AC/DC. Danton Eeprom... De la musique partout, tout le temps. Et si mes oreilles font le grand écart à l’aise, mon disque dur a parfois quelques hoquets au moment de rembobiner : je vous livre tout ça en vrac et sans GPS.
50 personnes dans la salle. 50 000 personnes dans le stade. Cornes rouges par milliers qui brillent dans la nuit. Ma voisine de métro qui prend toute la place et mon doigt qui glisse péniblement jusqu’à mon I-pod ; next. Le chanteur de Crystal Stilts et son col de polo fermé jusqu’au dernier bouton, cette étrange façon qu’il a de bouger, gauche droite, par petits coups secs et réguliers, poum tchak a poum, tchak poum tchack a poum. Le dreadeux presque avachi sur la batterie de Lightning Bolt, avec ses bouchons auditifs enfoncés DANS les narines. 2000 mails au compteur. Perdus au milieu, des liens en streaming pour aller écouter des gens qui vivent de l’autre côté de l’océan, de l’autre côté de la Manche. Il faudra un sujet de Tracks pour que je découvre vraiment Wavves, pas ce lien. Je vieillis. Je râle. Je ne suis pas content. Je trouve un titre pour la chronique du Manson : Le même (v)en pire.
6h du matin. Cinq poilus autour d’une vodka polonaise offerte par un banquier. L’un d’eux me donne son disque avant de nous quitter : le sentiment d’avoir entre les mains quelque chose qui appartiendra bientôt à tout le monde. Dans trois heures, je me lève. Il fait chaud. La journée est déjà trop longue. 6h avant, NLF3 prend possession de la scène et des 50 personnes venues les applaudir. Dedans, il y a Priscilla. Je la regarde, elle a ce sourire que j’aime. Elle est heureuse, elle me demande « mais on l’a ce disque ? » je lui réponds que oui, elle me dit qu’elle adore. What else ?
Le bruit du plastique froissé, le CD qui s’ouvre et m’offre son premier « clac ». A moi, rien qu’à moi. The high end of low. Dans les jours qui viennent Manson va me porter, me faire traverser les foules, me galvaniser. Il tape chez Reznor, il tape chez Depeche Mode, mais il a cette voix. Cette putain de voix. Comment ça tout tient à la production ? Non. Tout tient sur sa voix.
Une jeune femme suisse murmure dans mes oreilles « you are the answer, you never talk, you have no question, you are a thought » tandis que ses doigts accrochent le manche ; je chavire à chaque fois. Les gens que je croise ne s’en rendent pas compte.
Le bassiste-claviériste-percussioniste-chanteur de NLF3 est un poulpe épileptique avec une chemise à carreau rouge. Il ne joue pas, il exulte en spasmes. La jeune fille qui tente de le photographier oublie qu’elle a une bière à la main ; c’est marrant aussi, les concerts indé.
Huit coups sur la caisse claire et un lâché de meute à la guitare : je défis quiconque de ne pas péter le boulard sur l’intro de Wight Spider. Manson a compris un truc. Il se répète, forcément. Mais il a compris un truc.
Je surfe sur You Tube à la recherche de Sophie Hunger : la suisse est devenue rock. Cette fille a le mojo.
Dernier coup de canon dans un Vélodrome en fusion, après un quart d’heure de branlage de manche d’un Angus Young qui ne doit pas encore avoir besoin de viagra. Je saute dans le métro direction le journal : trajet compris, j’ai une heure devant moi pour écrire. Ca fait trois semaines que je tente d’écrire ce papier.