Tout ça pour ça…

Publié le 23 juin 2009 par Sully

Eh bah… Ca valait le coup ! La réforme de la Constitution voulue expressément par le Chef de l’Etat français pour lui permettre de s’exprimer devant le Parlement réuni en Congrès était supposée créer un « dialogue » absolument indispensable à la démocratie. On allait voir ce qu’on allait voir.  Et on a vu. Qu’a-t-on vu ? Euh… Bah… Hmmpff…

Pendant 45 minutes, Nicolas Sarkozy a débité toute une série de « bonnes intentions » sans rien annoncer de concret, si ce n’est la souscription d’un emprunt national. Un endettement supplémentaire pour combler la dette. Bien vu. Où va-t-il chercher tout ça ? Dans les inepties idées avancées par Bernard Accoyer (cf. mon billet ...ça ose tout, du 13 octobre 2008).

Que peut-on retirer d’autre de ce discours ? Le gouvernement va être remanié demain, mais ça, on le savait. La France va investir dans 125.733 priorités. Bon ! Il faut dire qu’avec tout l’argent que va rapporter l’emprunt, il y aura de quoi faire. La réforme des retraites sera engagée en 2010. Ah, bon ? Je croyais que François Fillon avait tout réglé en 2003. M’enfin bon, il faut bien faire passer la « retraite à 67 ans »… Quoi d’autre ? Ah, si… Il ne faut pas que les Français s’attendent à tirer le moindre bénéfice de la sortie de crise. Sarkozy l’a dit, il n’y aura pas de partage des fruits de la croissance. Tout ira au remboursement de la dette. On ne s’attendait pas à autre chose de sa part, mais au moins c’est dit !

Non, non… J’ai beau chercher, ce long monologue de trois quarts d’heure ne nous a pas appris grand-chose. Même Denis Jeambar, pourtant peu soupçonnable de collusion avec l’ultra-gauche, estimait que ce discours n’avait pas mobilisé les troupes, même celles de droite. Même Jean-Louis Borloo estimait qu’il s’agissait d’un « discours de diagnostic ». C'est-à-dire, « pas un discours de prospective ».

Même le Chef de l’Etat français semblait mal à l’aise. Il suait à grosses gouttes, s’essuyait le front toutes les trente secondes d’un très élégant revers de l’index. Il avait les yeux rivés sur son discours, comme ma scrabbleuse de grand-mère quand elle cherche une définition dans le dictionnaire.

Quand je pense que certains osent dire que Sarkozy, c’est beaucoup de bruit pour rien…

PS : Je me suis quand même bien amusé, après le départ de Sarko, à écouter les interventions des parlementaires à la tribune. Sur six intervenants, trois sont candidats déclarés à un portefeuille ministériel (François Sauvadet, Michel Mercier, Henri de Raincourt). Il fallait les voir cirer les talonnettes du Président. C’était risible. Notamment quand François Sauvadet a voulu fustiger l’indignité du Parti socialiste pour sa décision de quitter l’hémicycle. Un mouvement de caméra idoine a montré que les travées étaient désertes, tout autant à droite qu’à gauche. J’en ai même fait une copie d’écran pour vous.