Le conseil municipal de Bordeaux a été particulièrement animé hier par la question du tri sélectif dont le déploiement pose encore problème dans le centre-ville
Les répliques de la secousse verte des dernières élections européennes ont atteint hier les rivages du Palais Rohan. Au conseil municipal de Bordeaux, de vifs échanges ont ainsi porté sur la mise en place du tri sélectif dans le centre-ville. En créant, il y a deux semaines, un Comité citoyen de la propreté, la mairie de Bordeaux a demandé à la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB), en charge de la gestion des déchets, de doubler les collectes hebdomadaires des bacs gris et verts. Pour les socialistes, le compte n’y est pas, du moins sur le terrain. «Bordeaux est sale. Les poubelles débordent, ça pue et je ne parle pas des déjections canines ou des bris de verre», raconte ainsi, avec force détails, Matthieu Rouveyre, plaidant pour «une révolution culturelle en matière de propreté» devant une Laurence Dessertine, maire adjointe de quartier, «choquée par des propos relevant de la mauvaise foi politique». «Je suis preneur de toutes les bonnes recettes. Mais le financement du tri sélectif, c’est de la compétence de la CUB», indique de son côté Jean-Louis David, maire adjoint chargé de la Propreté et animateur d’un Comité «seulement là pour aider et accompagner la CUB.» En plein dans leur élément, les Verts font, eux, directement le procès d’une structure municipale court-circuitant, à leurs yeux, le plan d’action que représente l’Agenda 21. «C’est le lieu essentiel de la concertation. La mairie s’est mal préparée au tri sélectif et n’arrive pas à trouver d’accord avec la CUB», estime Patrick Papadato tandis que Pierre Hurmic, président de son groupe, prétend que «multiplier les collectes n’est pas du tout à la hauteur.»
Guillaume Balout
Encadré : Encore 100 M€ pour le stade
Selon Alain Juppé, il resterait «une centaine de millions d’euros» à lever pour le financement, évalué à 230 millions d’euros, d’un stade de 40 000 places au Lac. La charge de ce projet reviendra à toutes les collectivités locales, à l’Etat, ainsi qu’à une ou plusieurs entreprises dans le cadre d’un partenariat dit public-privé (PPP). Un comité de pilotage se tiendra vendredi avec les différents acteurs concernés. Si le dossier n’avance pas d’ici à septembre, le maire de Bordeaux est prêt à renoncer.