Elle correspond à l’arrivée de l’été, aux réjouissances entourant le solstice, les feux de la St Jean de nos campagnes participaient de cette même liesse.
Elle suppose, la possibilité pour des amateurs, des copains, des familles de se produire dans la rue, de trouver l’oreille bienveillante d’un public joyeux et bon enfant d’un jour. Ce peut être un moment de convivialité collective permettant des liens, la rencontre ne serait-ce que l’espace d’une soirée autour de goûts musicaux communs. Le “décibel pour le décibel“ en tous les cas à Auxerre, est en train de tuer cette belle idée : toujours plus fort, toujours plus grosses les baffles, à donf les basses. Les ORL ont de bons jours devant eux et les jeunes sourds seront bientôt légions.
En revanche l’incompétence des élus ou de “techniciens non contrôlés” (c’est pareil), qui donnent des autorisation d’implantation n‘importe ou pour n’importe quoi relève de la « faute grave » et de l’ignorance. Vous connaissez la puissance des énormes baffles maintenant utilisées ?
Imaginez de tels engins implantés sur une place fermée des deux côtés par d’étroites ruelles, adossées à un mur et dirigées vers un autre mur, la place étant fermée par une majestueuse cathédrale donnant déjà à cet espace une résonance particulière, laquelle permettait aux prédicateurs de jadis de se faire entendre d’une foule sans micro. Vous devinez le résultat d’une telle autorisation incontrôlée pour des “instruments électroniques” de ce type. Vous n’obtenez plus de musique mais une vibration continue de tout l’environnement. Le sol, les vitres, de votre maison entrent en vibration, la petite cuillère posée dans la tasse de café se met à danser. De musique point, l’univers vibratoire parasitaire des objets en goguette, empêche toute écoute. Si un jour la mésaventure vous arrive, surtout ne fermez pas les fenêtres … C’est pire ! N’allez pas non plus demander gentiment à l’opérateur de diminuer un peu les basses, il vous répondra angélique : “impossible monsieur, tout est compacté” …
Le décibel coûte que coûte et dans des lieux inappropriés tuera cette belle fête. Comment voulez-vous en effet, que des musiciens jouant avec des instruments puissent se faire entendre dans cette compétition des basses, cette lutte avec l’informaticien de la musique? C’est l’incompétence de ceux qui délivrent les autorisations d’implantation qui est en cause, pas celle des “artistes”; ils prennent la place que l’on veut bien leur attribuer.
Si l’on veut sauver cette magnifique idée que représente la fête de la musique, il faut absolument que la diversité, encore elle, soit respectée et que le décibel ne tue pas systématiquement le petit orchestre sympa, le musicien isolé et sans grand matériel autre que l’instrument dont il joue. Les municipalités qui veulent organiser des « rave-party » peuvent le dire clairement; pas besoin d’attendre le solstice d’été. La liste des volontaires n’est pas si longue et elles peuvent être certaines d’obtenir une très grande renommée. Il en faut pour tous les goûts.
On dira, l’auteur de la note est très mécontent parce qu’il avait les baffles sous ses fenêtres! Vraisemblablement en effet … mais il est surtout mécontent de la dérive enregistrée au fil du temps, de l’incompétence de ceux qui sont chargés d’encadrer ce qui devrait demeurer un moment privilégié dans la ville et surtout … de n’avoir pu entendre la musique ! Car même ce “style”, sans aucun doute très “physique”, n’exclue pas la qualité, la preuve :
Écoutez l’intégralité, vous allez voir à 3′12 ça fait du bien !
A Auxerre ne “tirez pas vers la bas” par inaptitude et méconnaissance.