Magazine France
Sarkozy à Versailles : un président ringard, irresponsable et autiste
Publié le 23 juin 2009 par Juan
Hier, Nicolas Sarkozy s'est donc adressé aux députés et sénateurs rassemblés en Congrès à Versailles. Tel Louis XVI il y a tout juste 220 ans, le "monocrate" a livré ses idées de politique générale pour la seconde partie de son mandat. Un discours sans ampleur, où Nicolas Sarkozy nous a livré une bouillie mal digérée, la promesse d'un nouveau modèle français mélangeant des concepts contradictoires de productivisme interne, de protection sociale, et d'endettement massif sur le dos des générations futures. Nicolas Sarkozy s'est montré tel qu'il est depuis longtemps : ringard, irresponsable et autiste. Tout au plus faut-il lui reconnaître un talent, celui de savoir communiquer. Le décor d'un palais des rois valait mieux qu'un plateau de télévision. Le président a donc préféré le Congrès et Versailles à une nouvelle intervention (contrôlée) à la télévision : les parlementaires seront ravis d'apprendre qu'ils ont été tels des figurants d'un plateau de TF1. Au début, Sarkozy se justifie "J'ai conscience d'inaugurer un changement profond dans le fonctionnement de nos institutions." Mais il explique que le"climat de méfiance dans lequel la République se sentait menacée" n'existe plus. "Cette époque est révolue." On oubliera la centralisation des services secrets, sous l'autorité présidentielle, ou les multiples lois sur la sécurité et la répression. "Une démocratie apaisée. Ce n'est pas une démocratie où tout le monde est d'accord, mais où tout le monde s'écoute." Que doit-on alors penser de la multiplication des délits d'outrage ? On s'écoute, on s'écoute... Hou, le menteur ? Précaires, si vous saviez... "La crise n'est pas finie. Nous ne savons pas quand elle se terminera". Il a défendu vouloir continuer le soutien à l'activité et la protection de nos concitoyens. A Versailles, Sarkozy se souvient qu'il était social à Genève. Il oublie l'offre raisonnable d'emploi ou la dispense de recherche d'emploi pour les pré-retraités de 58 ans et plus. Un petit mensonge au passage: "tout licencié économique pourra garder son salaire et recevoir une formation pendant un an". Faudrait-il lui rappeler que depuis octobre dernier, au bout de 6 mois, le chômeur a intérêt à accepter la première offre du pôle emploi qui se présente ? "L'exclusion, c'est sans doute ce que la crise peut déclencher de plus grave." "Rien ne sera plus comme avant." Il veut "tout remettre à plat." Vraiment ? "La crise nous rend plus libre d'imaginer un autre avenir."Avec lui ? Un peu plus tard, il nous prévient: "Nous n'éluderons pas la question des niches sociales, qui font perdre à la Sécurité sociale des recettes dont elle a tant besoin". Niches sociales ? On parle de tickets restaurants, chèques vacances, remboursements de soins. Sarko le gaucho oublie Sarko l'écolo Pour Sarkozy, la crise a démontré qu'il n'y a pas qu'un seul modèle possible. Il se réfère à son discours gauchisant à l'OIT à Genève. Il nous livbre surtout une bouillie idéologique qu'il ne maîtrise pas : il oppose la mondialisation basée sur une croissance externe qui vise à "prendre les emplois et les marchés des autres", contre celle qui privilégierait la croissance interne pour "produire plus et consommer davantage". Il pense que le second modèle est coopératif, et source de bien être. Ce mode passe par la recherche d'une productivité globale (recherche, services publics, infrastructures), et une "mobilisation de toutes nos ressources". Où est passé l'environnement ? Le diagnostic d'un épuisement des ressources de la planète ? Aurait-il oublié sa leçon ? Un nouveau modèle français Ce modèle autiste, incomplet et improbable serait le ciment du pays, le plus proche du "génie" français. "C'est ce que nous voulons tous." Ah bon ? Quelques minutes plus tard, Sarkozy revendique encore ce modèle "français" et se lance: les révolutions écologiques et numériques vont nous sortir de la crise. Comment ? Le nouveau modèle français que tente de décrire et promettre le Monarque ressemble toujours à une b