En plus de bloguer, les Deux Fans commentent à l’occasion les blogues qui les intéressent. Ainsi 6 Verges et les Buts, Bebehabs (avec son blogue nouveau et amélioré) et quelques blogues anglo-canadiens doivent conjuguer avec nos commentaires éclairés(?) sur différents sujets.
Notre « vrai » journaliste favori, non-hockeyeur addict, Charles-André Marchand tiens une chronique (nous refusons à nommer ça un blogue) et son dernier sujet portait sur le fait que les quarts canadiens n’étaient pas assez bons pour jouer dans le CFL. Il blâme le fait, non pas sur les capacités, mais un niveau de compétition inférieur, qui les pénalise une fois rendu au niveau supérieur. Alors, voici sa chronique et la réponse des Deux Fans :
"Chaque année le débat refait surface et pourtant la réponse est tellement simple. Il n'y a pas de place pour les quarts arrière canadiens dans la LCF (encore moins dans la NFL) parce qu'ils n'ont pas le même niveau de formation que leurs rivaux américains. Ce n'est pas une question de talent, de connaissances ou d'intelligence...mais une question de formation. Je vais vous donner un exemple : Claude Mégo Lemay, l'excellent chef d'orchestre de Céline Dion est un musicien, auteur-compositeur hors pair. C'est un de nos meilleurs. Cela dit, sans rien vouloir lui enlever, il ne pourrait pas pour autant aspirer à imiter Kent Nagano et diriger la prestigieuse Deutsches Symphonie-Orchester de Berlin et aller chercher la quasi-perfection de ces musiciens dans l'interprétation d'une symphonie aussi complexe que la #6 d'Anton Bruckner. À l'inverse, il ne fait pas de doute dans mon esprit que Nagano pourrait remplacer Lemay et obtenir des musiciens de Céline un excellent "Je je je d-d-d-danse dans ma tête". Est-ce assez clair?"
Et là un commentateur « Serge » en rajoute : "pour la situation des quarts je suis totalement d'accord avec vous. Je suis le football Canadien depuis quarante ans et j'ai vu les Luc Tousignant et Gerry D'Attilio à l'oeuvre et même si ce dernier a une carrière intéressante il ne ferait pas le poids aujourd'hui. Les universités américaines sont des usines à joueurs et ont un bassin énorme de jeunes. Nous avons de très bons athlètes à tous les postes parmi nos Canadiens et Québécois, mais la position de quart étant comme vous l'écrivez équivalente à un chef-d'orchestre, il n'est pas surprenant que les quarts américains leurs soient en tout point supérieurs surtout qu'ils sont formés avec comme premier objectif de jouer dans la NFL."
Gerry D’Attilio??? Come on, Sonny Wade , pourquoi pas Tracy Gravely et Jocelyne Bourassa??? Ça n’a aucun rapport avec le jeu moderne ça….
Et, suite à l’appui de "Serge", CA Marchand en rajoute encore :
"Mon cher Serge j'ajouterai que non seulement les universités américaines sont de véritables usines, pour emprunter votre expression, à créer des quarts arrières, mais le travail débute chez eux beaucoup plus tôt. Malgré tout le respect que je voue aux programmes de nos écoles secondaires, et j'inclus là-dedans mon alma-mater, le Collège Notre-Dame et ses Cactus, ça n'a rien à voir avec le calibre de jeu des High-School américains. Juste dans la région de Pittsburgh, il y a plus de programmes relevés de High-School que dans celle de Montréal où, outre mes chers Cactus, on peut dénombrer de brillants programmes de football scolaire comme ceux de Lower Canada College, Loyola, Jean-Eudes et autres. Et je viens de vous parler de la crème de la crème. J'invite les sceptiques à louer "Friday Night Lights". Les équipes de football de notre niveau "juvénile" secondaire attirent dans des milliers de villes américaines des foules plus imposantes que nos Alouettes. Leurs joueurs, de 16 ou 17 ans, subissent plus de pression dans leurs petits bleds qu'un joueur de la LNH n'en aura jamais à Phoenix. Le poste de quart-arrière est, selon moi, le plus exigeant de tous les sports professionnels. Un as-lanceur a cinq matches de congés entre chaque départ. Un gardien de but saute son tour plus souvent qu'autrement quand il y a deux matches consécutifs et la saison de hockey est dix fois plus longue qu'une saison de football. Plus sidérant encore j'ajouterai que la plupart des joueurs de football au niveau professionnel (NFL ou CFL) ont déjà été quart arrière à un moment ou un autre de leur vie (et on commencera l'exercice à l'âge de 6 ou 7 ans). Bref, elle est là la différence."
Et il conclut :
"Que puis-je dire de plus pour vous convaincre?"
Notons que les autres commentaires vont dans le même sens… Jusqu’à ce que les Deux Fans interviennent :
Bonjour ma bande de "colonisés"... On le dit avec le plus de respect possible...
Ce que les tenants d'un QB Canadien demandent généralement, c'est d'inclure les quarts dans le ratio de "non-import" - comme toutes les autres positions le sont d'ailleurs!
Ça n'enlève rien à la ligue, aux équipes, aux joueurs, mais peut-être ça pourrait favoriser l'émergence d'un troisième violon qui pourrait éventuellement progresser au point d'être un vrai QB dans la CFL.
30 ans sans vraiment de QB Canadien dans une ligue entièrement Canadienne et vous trouvez que ça fait du sens?
Mathieu Bertrand du R & O, 6'4", 240 livres, mobile, avec un bras qu’on n’avait jamais vu au Canada avait brulé le football universitaire. Il n'a jamais eu la chance de lancer un ballon dans la CFL... On l'a rapidement transformé en centre-arrière, comme tout bon Canadien de plus de 240 livres qui peut courir. Dommage qu’il eut été occupé à lire le livre de jeu, il aurait pu aussi être long snapper!
Toujours sur le même sujet, bien qu'étant nous-mêmes Montréalais, on aimerait vous parler un peu de la pression du QB des Rouge & Or. Imaginez que Mathieu à sa dernière année a débuté des matches devant 20 000 personnes (autant qu'aux Als), mais seulement 8 000 d'assises!! 12 000 debout pour un match de foot pendant 3 heures dans le frisquet automne québécois. Alors si vous croyez que le jeune n'avait pas de pression... Et dites-moi, croyez-vous possible de voir 12 000 personnes debout pour un match de foot à Montréal? Nous non.
Et suivant votre raisonnement de Friday Night Lights (on a bien aimé la série par ailleurs) pourquoi les Amerloques (de South Alabama) sont venus cette année chercher Myles Gibbon à Vanier? Il n'a pourtant pas connu vos vendredis soirs théâtraux d'Odessa, Texas...
Et pour Serge : les quarts des Universités Canadiennes EUX sont formés pour jouer dans la CFL (3 essais, terrain plus grand, etc...), donc mieux adaptés aux règles spécifiques du football canadien…
Et vous, qu’en pensez-vous?