L'actualité nous sert de drôles de télescopages : deux personnages médiatiques font la une des journaux, chacun à leur manière.
Nicolas Hulot et l'Abbé Pierre ont tous les deux ont mis leur notoriété au service d'une urgence.
L'un souhaitait combattre la misère, l'autre espère contribuer à sauver la planète.
La popularité des ces "saints de temps modernes" est extraordinaire. Leurs causes remportent l'adhésion d'une grande majorité des français.
Mais leur méthode médiatique est-elle efficace ? Le nombre de SDF n'a pas diminué ces dernières années. Pas plus que nos émissions de gaz à effet de serre. Et face aux lobbies qui pèsent sur les décisions politiques de notre pays, que peuvent ces grandes gueules médiatiques ?
Nicolas Hulot a annoncé hier qu'il faisait confiance aux hommes et femmes politiques pour mener a bien le combat pour la planète.
Pourtant, lui qui a été proche du plus haut personnage de l'état, sait qu'il ne suffit pas d'être écouté pour être efficace.
Sa bataille est loin d'être gagnée, et il va lui falloir une vigilance de chaque instant.
Parce que la vigilance et l'action médiatique peuvent malgré tout avoir leur efficacité.
On se souvient, en effet, de ce qui s'est passé l'an dernier, à l'Assemblée Nationale.
Il y était question de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU) qui oblige les communes à construire des logements sociaux pour les plus défavorisés.
Patrick Ollier (député UMP, conjoint de Michèle Alliot-Marie) avait tenté, avec l'appuis de nombreux députés UMP, de détricoter cette loi SRU.
Il aura fallu que l'Abbé Pierre se déplace à l'Assemblée, en fauteuil roulant, pour sauver cette mesure.
Il reste pourtant un grand mystère : pourquoi ces combats, si populaires dans l'opinion et objets de toutes les promesses électorales, ne sont-ils pas plus souvent au cœur des décisions prises par nos élus ? Peut-être est-ce notre responsabilité d’électeur qui est en cause. La vigilance ne doit pas être réservée aux seuls héros médiatiques, ce doit-être un réflexe citoyen.