" Vous imaginez avec quelle inquiétude mêlée d'espoir je suis les événements en Iran.
Je découvris ce pays il y a plus de quarante ans, sous le Chah.
J'avais écrit ce court poème, qui semble, hélas - sous un autre pouvoir - toujours
d'actualité. Il est vrai que les mitraillettes ont remplacé les baïonnettes
Ispahan mai soixante-sept
Un arbre une baïonnette un arbre on voit
Leur moustache même sous les arbres
Le pont est bloqué
Sous les herbes l'eau se cache
Les corbeaux dans les branches
Interdits de vol
Un aveugle brandit un drapeau diapré
Quand le Grand Inévitable sera passé
Le peuple sera libre
De traverser le fleuve.
(Paru dans Les gens perdus deviennent fragiles, P.J. Oswald, 1970)
Peut-être serait-ce le moment de rappeler l'existence de quelques traductions de poètes iraniens contemporains ? Par exemple ces quatre titres aux éditions de l'Inventaire :
Derrière ma fenêtre il y a un corbeau, sept écrivains iraniens d'aujourd'hui.
Mohammad Ali Sépânlou : Le temps versatile
Yadollah Royaï : Espacement(al)s
Hassan Safdari : Ici tant de miroirs