2007, le monde parait bloqué avec le triomphe, apparent, de l’idéologie néolibérale. 2008, des raisons d’espérer apparaissent avec la plus grave crise depuis 1929. 2009 : un premier semestre où les vielles recettes font faillite. Et maintenant ?
Si résister reste à l’ordre du jour, c’est maintenant à la tâche de découvrir et d’inventer qu’il nous faut nous atteler. Pour cela nous avons chacun besoin, comme le disait si bien Marcel Proust, « d’avoir d’autres yeux, de voir l’univers avec les yeux d’un autre, de cent autres, de voir les cent univers que chacun d’eux voit, que chacun d’eux est »[1].
Encore faut-il pour cela nous souvenir, comme nous y invite Hannah Arendt, « de ce que pour les Romains –le premier peuple à prendre la culture au sérieux comme nous –, une personne cultivée devait être : quelqu’un qui sait choisir ses compagnons parmi les hommes, les choses, les pensées, dans le présent comme dans le passé »[2].
Regards sur la condition humaine, cinquante après le livre éponyme de Hannah Arendt, regards sur les impasses de notre monde, regards sur les chemins vers autre monde et sur ce que François Jullien appelle[3] « Les transformations silencieuses », tel sera, pour les années qui viennent, mon programme de recherche et d’échanges sur Mediapart et ailleurs avec tous ceux qui s’y intéresseront.
[1] A la recherche du temps perdu, La prisonnière, page 762 tome III de l’édition de la Pléiade, Gallimard.
[2] La crise de la culture, page 288, folio, Gallimard.
[3] Les transformations silencieuses, Grasset.
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