Le député-maire de Nice, qui doit défendre ce mardi sa proposition de la loi sur les bandes violentes et la sécurité à l’école, a affirmé le 10 juin au Talk du Figaro, que le taux d’élucidation était passé de 21% en 2002 à 37% aujourd’hui. “Intox” rétorque le quotidien Libération.
Sur le plateau du “Talk” du Figaro, le 10 juin dernier, Christian Estrosi voulait faire du zèle pour maximiser ses chances de devenir secrétaire d’Etat à la sécurité publique. “Le taux d’élucidation est en hausse depuis 2002, de 21% à près de 37%”
A Libération, le chiffre a fait bondir. Un journaliste a mené sa petite enquête. Il ressort une erreur et surtout un gros problème d’interprétation. L’erreur, c’est que le taux d’élucidation était de 26,27% en 2002, et non de 21%. “Mais là n’est pas l’essentiel” note Cédric Mathiot. Car il y a surtout un énorme manque de prudence dans l’utilisation des statistiques par le député-maire de Nice. Le taux d’élucidation qu’il évoque est obtenu en divisant le nombre de faits élucidés par les forces de l’ordre par le nombre de faits constatés. Or, certaines infractions sont automatiquement élucidées lorsqu’elles sont constatées, comme celles sur les stupéfiants : lorsqu’on arrête quelqu’un avec du shit sur lui, l’infraction est élucidée en même temps qu’elle est constatée.
Du coup, comme le souligne Libé, le taux d’élucidation n’a de sens que s’il est décliné par type de délit. Et le quotidien de conclure : “le taux d’élucidation pour les faits de délinquance financière a reculé, de 56,89% en 2003 à 51,52% aujourd’hui”. Mais ce qui préoccupe Christian Estrosi, ce sont les “bandes violentes” et les écoliers armés…