« Au cours de la conférence de presse, j’explique encore une fois l’essence de la propagande. Fritzsche devient parfois trop littéraire. Il ne comprend pas encore la valeur de la répétition en matière de propagande. Il faut éternellement dire la même chose sous des formes qui changent éternellement. Le peuple, au fond, est très conservateur. Il doit être entièrement pénétré par la répétition incessante de nos points de vue. Jusqu’à ce que cela soit bien assimilé. Alors seulement on sera sûr de son affaire ».
Joseph Goebbels, Journal, 3 janvier 1940
Aujourd’hui, il est convenu de penser que la propagande n’existe plus ou qu’elle n’est pratiquée que par quelques régimes totalitaires en sursis comme la Corée du Nord. En occident, dans le monde « mondialisé » qu’est le notre aujourd’hui, il n’y a plus de bureaux, de services, ou de ministères portant ouvertement la dénomination de « propagande ». Le mot propagande semble avoir été définitivement rangé dans le tiroir des « heures les plus sombres de notre histoire » avec, tiens donc, la censure qui elle aussi n’existe plus …
Certes, en cas de conflit on verra les puissances avoir recours à tout un arsenal d’ « actions psychologiques » qui ressembleront à ce que le sens commun appelle encore aujourd’hui propagande, mais ces moyens sont limités dans le temps et dans l’espace, mais ce n’est pas ce qui va nous occuper ici.
Le Petit Larousse Illustré donne l’excellente définition suivante de la propagande, et c’est celle que nous allons retenir ici : « Action systématique exercée sur l’opinion pour lui faire accepter certaines idées ou doctrines, notamm. dans le domaine politique ou social ».
Si l’on suit cette définition et que l’on ferme les yeux en réfléchissant ne serait-ce que 30 secondes à doutes les idées et doctrines politiques ou sociales que nous sommes priés d’accepter quotidiennement on se rend tout de suite compte que la propagande existe toujours. Ces doctrines et idées politiques et sociales ne sont pas en nombre illimités non plus quoi que, comme le savait Goebbels, les formes sont susceptibles de changer éternellement. Ces doctrines reposent essentiellement sur les droits de l’homme, l’égalité, les luttes contre toutes les discriminations, l’immigrationnisme et, depuis quelques années, l’écologie dont l’essor est proprement spectaculaire en matière de propagande ; il suffit de penser à la récente diffusion mondialisée du documentaire « Home ».
Ces doctrines constituent ce que j’appelle le mondialisme, c'est-à-dire la parfait synthèse du libéralisme et du communisme, entendu ici au sens large, dont le but ultime, le phantasme, est d’abolir toute différenciation entre les hommes ou toute médiation entre l’individu et l’espèce.
Les formes que revêtent ces doctrines sont innombrables. Elles peuvent se déployer de l’échelle planétaire avec toutes les campagnes, recommandations, journées mondiales de ceci et cela initiées par l’ONU, ses agences ou les ONG jusqu’à l’échelon le plus local avec la moindre fête de quartier « multiculturelle » au tournoi de foot « contre le racisme » organisé par le F.C. Petaouchnock. Nul n’échappe, dans son quotidien au continuel bourrage de crâne mondialiste, il touche tout, il est diffusé par la totalité des grands médias, il constitue l’essentiel de la production culturelle mise en avant par ces derniers, il est repris par la publicité et le marketing (1), et triomphe dans les programmes scolaires.
Bien loin de ne plus exister, la propagande est donc présente en permanence. Elle n’a plus de sphère propre mais remplit l’espace public. C’est un bruit de fond permanent, une forme d’acouphène.
Tout est propagande.
Cette propagande est-elle efficace ? Les théories sur la propagande « classique », celle menée par les nationaux-socialistes par exemple, tendent aujourd’hui à répondre par la négative.
Ainsi, d’après les Cultural Studies, la propagande ne serait efficace que si elle porte sur des opinions, des désirs, etc. déjà portés par les « cibles » ou les personnes à qui est destiné le message de propagande. Cette dernière ne pourrait donc pas « éveiller un intérêt pour des thèmes entièrement nouveaux ». L’homme est ainsi fait qu’il ne prend guère en compte les opinions qui ne cadrent pas avec ses propres conceptions. La propagande ne serait donc guère efficace lorsqu’elle cible l’ensemble d’une population ou les « masses ». Par contre, selon ces mêmes études, la propagande est plus efficace lorsqu’elle cible mieux ses récepteurs, en l’occurrence des « réseaux sociaux » réceptifs à ses messages ; en d’autres termes, une bonne propagande serait une planification intelligente de l’opinion publique (2).
Cette hypothèse nous semble tout à fait défendable et reste valable pour le type de propagande qui nous intéresse ici. Il est en effet difficile de juger de l’effet de la propagande mondialiste sur le simple quidam mais on peut cependant parier que si la logorrhée quotidienne qu’il subit pour la plupart du temps sans s’en rendre compte n’aura qu’un faible effet sur ses opinions personnelles elle pourra par contre le convaincre que la propagande dans laquelle il baigne exprime les opinions de ses voisins, amis ou collègues. En d’autres termes, la propagande peut vous convaincre que la caissière de votre supermarché est convaincue de la nécessité de lutter contre les discriminations dont sont victimes les homosexuels et que la survie des ours blancs ou des souris grises est capitale pour l’avenir de l’humanité. Ce n’est déjà pas si mal.
Mais c’est donc en portant son effort sur des cibles réceptives par avance à son message que la propagande sera la plus efficace. Ces cibles sont constituées pour l’essentiel par ce que j’entends par l’ « opinion publique », c'est-à-dire la masse du personnel médiatique, culturel, intellectuel, politique, syndicaliste, militant et associatif dont les opinions sont déjà en adéquation avec l’idéologie mondialiste, opinions qui sont les conditions de l‘accès à l’opinion publique.
Dans ce sens, le chanteur ou l’acteur de cinéma qui débite sincèrement son petit couplet humanitariste et antiraciste sur un plateau TV ne fait pas seulement de la propagande, il est un instrument de propagande. En fait le travail des concepteurs ou des planificateurs de la propagande tient en peu de mots : il a consisté à créer les conditions qui excluent par avance tout discours dissident dans la sphère publique.
Mais qui sont les concepteurs et les planificateurs de la propagande mondialiste ? Ces derniers sont difficiles à identifier. Il n’y a pas à proprement parler de source à cette propagande. On pourrait citer l’ONU, les autres organisations internationales telles que l’UE ou l’OCDE qui donnent souvent une impulsion à la propagande par le biais de leurs conférences, décisions, recommandations, etc. sans oublier les différentes « journées mondiales » de ceci ou cela. Mais ce n’est pas satisfaisant tant ces institutions apparaissent elles-mêmes comme des produits de la propagande. L’ONU, l’OCDE, l’UE, et les dizaines de milliers d’ONG « humanitaires » sont d’abord des créations de la propagande mondialiste avant d’en être les sources.
Notre hypothèse est que la propagande mondialiste, à la différence de la « propagande traditionnelle » liées aux idéologies politiques du 20ème siècle, s’est autonomisée, je veux dire par là qu’il n’y plus de véritable différence entre l’émetteur et les récepteurs tant les deux se confondent.
En bref, le mondialisme est une propagande avant d’être une idéologie ou plutôt, le mondialisme est une propagande qui s’est faite idéologie.
Une propagande qui s’est faite idéologie, c’est aussi la meilleure définition possible du national-socialisme.
Aujourd’hui Joseph Goebbels n’aurait plus de ministère de la propagande mais serait à la tête de l’organisation de la « Fête des voisins » ou du « Festival de la Terre » et il y ferait sans doute du très bon travail.
(1) La générosité fait vendre. Il est essentiel de saisir cela pour comprendre la consubstantialité du libéralisme le plus débridé avec le socialisme ou l’humanitarisme le plus niais.
(2) Pour ce paragraphe : Fröhlich Elke, « Joseph Goebbels, un propagandiste profiteur de guerre » in : Goebbels Joseph, Journal 1939-1942, Paris, Tallandier, 2009, p. XIX-XLIX