Je pense à toi, Dholavira,
et comme tu fus fabuleuse !
Tu reposais, majestueuse,
unique et plus sereine qu’un
divin yogi sur ton socle
de miroirs-énormes bassins.
Il y a de ça quatre mille ans,
tu fus
une perle, un joyau
de haute civilisation,
de prospérité
et de paix,
un phare de raffinement,
d’organisation,
de travail !
Egouts, rues tirées au cordeau,
salles de bain des premiers temps,
plans, industrie, fourmillement
commercial digne de New York…
tu surprends, et tu éblouis,
qui imaginait donc
cela ?
Tu éclipses les Egyptiens
et jusqu’à la Mère-Cité :
Babylone aux jardins subtils
dont on loua tant
l’âge ancien
et les colossales magies !
Mais Sargon était guerrier
et sa culture était de feu,
la tienne était d’eau et d’amour,
d’intelligence
à l’état pur.
O antique Dholavira
de la vallée du fleuve Indus
Mère des eaux et des tissus
et des sceaux où, déjà, l’on voit
se profiler les découpes
de Shiva, du taureau Nandin !
O Dholavira, ô puissant
germe du génie indien
au cœur d’un rêve, je me mis
à crier ton nom, qui venait
faire irruption
dans ma mémoire
comme pour réclamer
son dû.
Dholavira, depuis que je
t’ai contemplée sur mon écran
télévisuel je sais combien
étaient doux et forts
mes ancêtres
il y a de ça
quatre mille ans !
01/10/2004.
Patricia Laranco.