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DINOSAUR JR ::: Farm

Publié le 21 juin 2009 par Gonzai

Retenu sur le tournage de « C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule », Syd Charlus tue le temps entre les scènes avec quelques écoutes de Farm, le dernier album de Dinosaur Jr. Télégramme.

DINOSAUR JR ::: Farm

Le dernier album de Dinosaur Jr est très bon. Stop. Vraiment. Stop. Depuis Beyond, le précédent, l’inspiration est de retour. Stop. Oui, Beyond était un putain de grand disque et le point de départ d’une reformation réussie, fait rarissime et stoogien. Stop. Du beau bruit mélancolique (1), entre hard et Byrds. Stop. Sur ce disque, on entend vraiment un batteur. Stop. Jay Mascis n’a absolument rien changé à sa façon de faire. Stop. Il ne peut pas d’ailleurs. Stop. C’est notre JJ Cale. Stop. Deux bonnes nouvelles : 1/ un bon disque de grosses guitares, 2/ compagnons de la trentaine, nous avons un JJ Cale à nous. Stop. La bande-son parfaite pour la retraite que nous n’aurons jamais. Stop. Notre dernière image du monde sera un tableau Excel avec Imagination Blind dans le casque. Stop. Puis crise cardiaque au bureau, la tête tombant lourdement sur les lettres A,Z,E,R,T,Y. Regards moqueurs des chefs de projets en jupe. Stop. Ceux qui ont écrit plus long à propos de cet album ont simplement voulu se faire plus malins que le groupe. Stop. Impardonnable. Stop. Ceux qui ont écrit plus long sur ce disque sont vraisemblablement payés au mot. Stop.

Dinosaur Jr // Farm // PIAS

http://www.myspace.com/dinosaurjr

(1). Dans son édition complète de la correspondance de Syd Charlus, P.J. Tadié dresse l’analyse suivante :

Les télégrammes et lettres sont l’occasion pour Syd C. de poser les premières briques de concepts qui viendront ensuite consolider l’œuvre dite officielle. Ainsi, parle-t-il très régulièrement de bruit mélancolique, le plus souvent pour évoquer Dinosaur Jr, groupe qu’il juge « sous-estimé par une génération qui n’a même pas le talent de reconnaître ses héros. » Jay Mascis est parfois présenté comme « un guitariste emblématique, capable de faire lourd et acide, et un songwriter définitif. L’homme qui, avec Bug, a concrétisé cet Eden : un Deep purple mou, jouant des compos de Robert Smith en Amérique et nulle part ailleurs. » (In, « Où est mon chèque ?, Lettres à Bester Langs », aux Editions L’infini.)

Chez Syd Charlus, le bruit mélancolique ne doit pas être confondu avec le bruit dépressif (My bloody valentine), le bruit angoissant (Sonic youth d’une certaine époque) et le bruit comique (Depeche Mode ou Cercueil). Le bruit mélancolique, c’est un dosage, un sens de la nuance qui trouve ses racines en amont, dans le songwriting plutôt que dans la production ou l’approche sonique. (Extrait de « Bien à toi et bien profond, la correspondance intégrale de Syd Charlus», présentée par P.J Tadié, Editions Balbec-Ola.)


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