Hier, préparation d'une table ronde à laquelle je participerai au salon des micro-entreprises, le mercredi 10 octobre à 9h30, sur le thème: "entreprendre à plusieurs, faire les bons choix". Traduction : faut-il s'associer pour entreprendre, et si oui, que faire pour éviter les déconvenues ?
Il y avait à cette réunion deux brillants "start-upers", un avocat, et un artisan coiffeur ayant créé une franchise internationale. Chacun avait une expérience différente de travail avec un ou plusieurs associé. Les mots qui sont revenus le plus souvent: complémentarité des compétences, répartition des rôles, nécessité de pouvoir se parler franchement et sans tabou, partager une même vision du projet d'entreprise. A ces conditions, l'association est un plus, une démultiplication des énergies et de la capacité d'entraînement. A deux, on se soutient, on se remotive, on envisage les situations avec une vision "binoculaire", on est plus fort et plus crédible face à un fournisseur, un client, un banquier. Mais l'association présente aussi sa part de risque : divergences de vue, jalousies, détériorations des relations autour de la question du leadership, différends financiers, mélange des genres entre l'amical et le professionnel. Les associés forment un couple à part entière ("on passe plus de temps avec son associé qu'avec sa femme, faisait remarquer un participant, votre associé, vous avez intérêt à être content de voir sa tête en arrivant le matin !").
Une association fonctionne quand ses membres savent vérifier fréquemment qu'ils sont bien sur la même longueur d'onde, qu'ils avancent toujours de concert, en particulier dans les périodes de changement pour l'entreprise – "quand les finances sont dans le rouge, et quand tout va très bien, c'est là que les choses se corsent". On pourrait ajouter, comme phases critiques : la réponse à une offre de rachat de l'entreprise, le départ ou l'arrivée d'un nouvel associé.
L'association fait système, avec le risque au bout d'un moment, de s'essoufler, de s'user, de tourner en rond. Pour retrouver de la fraîcheur, se reparler, innover, remettre l'attelage sur la voie du succès et de la fluidité, il peut être utile de travailler avec un coach, soit individuellement, soit à plusieurs (dans un dispositif comportant une dimension de médiation), pour faire émerger les non-dits, apurer les comptes, réinsuffler du dynamisme dans l'alliance de travail.