Bien évidemment quand on passe son quotidien dans une maison de couture, il est important d'être bien dans sa tête, dans son look, et surtout dans son rôle professionnel.
Après cet échec de changement de coiffure, j'avais trouvé prétexte auprès d' Alexandre, d'avoir coupé mes cheveux très courts, en urgence chez un autre coiffeur, parce qu'ils étaient très abimés, desséchés par la décoloration et la permanente.
Cela me permettait d'être un peu plus dans la norme physiquement.
Pour ce qui concernait mon rôle professionnel je crois que j'étais particulièrement appréciée des deux "Guy".
Oui, il y en avait deux.
Guy Laroche pour la Haute-Couture, et Guy Douvier pour toutes les collections de prêt-à-porter.
Monsieur Guy Laroche
Les deux "Guy" en question m'attribuaient un surnom qui ne me plaisait pas vraiment, "ma cocotte" , qui faisait probablement partie du vocabulaire de ce milieu et de cette époque.
"La cocotte" en question était devenue un élément essentiel dans la collaboration des différentes collections.
Il m'était devenu tout naturel de cotoyer des personnes telles que les deux "Mireille".
Mireille Darc pour la grande, d'une gentillesse et d'une simplicité étonnante. Mireille Mathieu pour la petite, qui poussait la chansonnette sur le podium pendant les essayages, ou encore Mélina Mercouri, Danielle Darrieu etc... et autres Alain Delon, Guy Drut ou encore Elie Natase.
Il y avait Paco Rabane, ami de Guy Laroche, incontournable spectateur et supporter des défilés de Haute-Couture de la maison, mais aussi l'ex-première dame de France, l'élégante Madame Claude Pompidou, et Madame Bernadette Chirac, à l'époque épouse du maire de Paris.
Forcément, on prend des habitudes à force d'évoluer dans ce petit monde, et puis l'avenue Montaigne tellement chic, vous inspire à ne pas déteindre dans un tel environnement.
La maison de couture se situait entre les salons du grand joaillier, Harry Winston, et le célèbre palace : le Plaza Athénée, où il m'est arrivée de dormir une nuit, pour n'avoir pas le temps de rentrer chez moi ! Quoi de plus pratique lorsqu'on travaille juste à côté !! Et son fameux restaurant : Le Relais Plazza, dirigé par un grand chef.
Le Joaillier Harry Winston situé juste à côté de la maison de couture , qui a agrandi ses salons en occupant maintenant les locaux utilisés par la maison de couture Guy Laroche à l'époque où j'y travaillais.
Le Plaza Athénée
Le relais Plaza - son fameux restaurant
Parfois je me contentais d'aller plus simplement déjeuner au Bar des Théâtres, connu dans le monde de la couture, et du monde théâtral.
Désormais, cela faisait partie de mon quotidien.
Quant aux sorties noctures, évidemment il fallait assumer !!
Je lorgnais sur les robes de collection !
Un jour je craquais sur une robe à peine réalisée pour le défilé de haute-couture à venir, pour Mireille Darc, en prévision de son prochain film.
Je ne résistais plus, et l'envie me démangeait de supplier la responsable d'atelier d'avoir la gentillesse de me "prêter discrètement" le patronnage de cette sublime robe du soir, afin que je la réalise.
Je l'avoue, je n'étais pas aussi habile et douée qu'une petite main ou première d'atelier, mais finalement je ne m'en sortais pas trop mal, de plus avec un modèle encore indédit pour les futures clientes de la haute-couture !!
Je sortais à cette époque dans des endroits branchés, très jet-set, et inutile de rajouter que la robe et "la cocotte" eurent un réel succès !!
Je vous rassure ce n'est pas cette robe-là que j'ai réalisée et portée !!!
La voici cette fameuse robe que j'avais réalisée, vert de gris, cette fois-ci, sur la photo portée par ma petite soeur à droite,
Moi je suis à gauche avec la fameuse nouvelle coupe ultra-courte, suite à mon échec de coiffure lorsque je m'étais rendue chez Alexandre, j'aurai une anecdote à vous raconter bientôt, sur la robe que je porte et le boa gigantesque que j'arbore autour du cou !!!