François Bayrou n’était nullement pénalisé dans les sondages avant la ligne droite de la dernière semaine, bien au contraire. Alors qu’il tapait sur Nicolas Sarkozy à qui mieux-mieux. Je pense qu’à cet égard c’est bien plutôt qu’il a pris la grosse tête en se voyant déjà sur les talons du Parti socialiste et cru qu’il serait le maître du jeu de la présidentielle de 2012. Son ambition était certes légitime mais elle a pollué sa campagne dès lors qu’elle a pris le pas sur les questions purement européennes et qu’il nous l’a jouée : «je n’ai besoin de personne»… cruel manque de pot : la «Harley-Davidson» qu’il croyait enfourcher a pété une durite tout près de son bonnet alors qu’il était lancé pleins gaz.
Vous y ajoutez l’altercation avec Dany Cohn-Berdit sur un plateau de télévision, qui l’a largement desservi… au contraire d’Europe-Ecologie. Comprenne qui pourra, l’arithmétique électorale a ses mystères. Je crois que le franc-parler de Dany-le-rouge et sans doute l’absence d’ambition présidentielle y sont pour beaucoup, de même que le choix des têtes de listes.
Quant au P.S. nous payons cash les divisions, le lamentable spectacle du Congrès de Reims et de la contestable élection au poste de 1er secrétaire, la main-mise sur le parti par des clans, l’absence de véritable débat depuis – au moins ! – 2002 qui ne fait que refléter l’absence de véritable démocratie interne. Je ne cesse de le répéter depuis des lustres : le projet socialiste ne doit pas être concocté dans des cénacles parisiens mais proposé, discuté et amendé par les militants dans les sections.
Un tel travail avait eu lieu entre 1995 et 1997, dans les sections et des conventions fédérales et nationales. Il en était sorti un projet cohérent qui avait permis au PS de remporter brillamment les législatives anticipées. Las ! Lionel Jospin, son entourage et le gouvernement n’en ont tenu aucun compte au nom d’un pseudo «réalisme» paré du nom de «libéralisme social»… avec le résultat que l’on connaît en 2002.
J’entends bien continuer sur ce blog dans la veine antisarkoziste.
Dabord, parce que je suis profondément allergique au personnage et à tout ce qu’il représente. Ensuite, les critiques à l’encontre de son action, celle du gouvernement, de l’UMP en général et du Parlement - pour autant qu’il ait quelque marge de manœuvre ! - constituent en filigrane une façon toute différente de penser la politique, l’économie et le social.
Enfin, je ne suis qu’une petite blogueuse et une petite militante socialiste, sans aucune responsabilité quant aux propositions et programmes du Parti socialiste, et totalement dénuée d’ambition à cet égard. J’entends bien garder ma liberté d’expression ! J’espère seulement participer à mon niveau au nécessaire débat de fond. Pourvu qu’il ait lieu !
Je suis comme la plupart des militant(e)s et sympathisant(e)s socialistes, très en colère depuis le soir du 7 juin. Non par la défaite – prévisible - mais par son ampleur. Une «pâtée» maison ! De la même veine qu’aux municipales de 2001.
J’en parlerais plus à fond. J’ai deux articles sous le coude qu’il me faut encore corriger et compléter. Je l’ai déjà dit : je suis relativement lente par souci perfectionniste et par ailleurs, j’ai eu beaucoup de mal à m’y mettre. Il m’a fallu d’abord digérer l’ampleur de la débâcle, réfléchir, écouter et lire. J’ai aussi beaucoup discuté avec un certain nombre de personnes autour de moi, en déjeunant ou au téléphone et j’ai lu avec la plus grande attention, un grand nombre de mails.
Tout cela étant éminemment chronophage. Mais le mal est si profond que quelques jours de plus ou de moins ne changeront rien aux problèmes et bien au contraire, je suis absolument sidérée de voir certains dirigeants socialistes se jeter comme des meurt de faim sur de pseudos solutions : parler aujourd’hui de «primaires» - qu’elles fussent ouvertes ou fermées – est bien le signe qu’ils n’ont rien compris au film ! C’est non seulement mettre la charrue avant les bœufs mais surtout témoigne qu’en dernière analyse, ils n’entendent rien changer en profondeur…
Un simple coup de badigeon sur la façade de l’édifice vermoulu. Les gens du bâtiment savent très bien que si les “fonds” ne sont pas bien préparés, la peinture ne tient pas longtemps. Les écailles et les lézardes reviennent à la vitesse Grand V.
Leur seul souci semble d’assurer leur propre avenir politique – être réélu ou viser l’élection présidentielle de 2012. L’on voit recommencer le «bal des prétendants» comme avant le Congrès de Reims. Malheur à celui qui perdra son poste d’élu : vous pensez bien qu’ils n’ont guère envie d’aller «taffer» comme nous autres et subir la dure loi des «entreprises barbares» !
Des «apparatchiks» dignes du Kremlin !
Un PS qui ressemble chaque jour un peu plus à feue la SFIO de Guy Mollet…Comment voudriez-vous qu’ils puissent séduire les électeurs qu’il ne faut quand même pas prendre pour des cons ?
Si le Parti socialiste n’est pas capable de se transformer pour redevenir un parti politique crédible : où l’on prenne le temps de réfléchir et discuter collectivement pour proposer ensuite un programme qui soit un vrai projet de société qui tienne la route – et corresponde à nos valeurs humanistes et sociales - et que l’on mettrait ensuite en œuvre sans les éternelles palinodies des «socialistes de gouvernement» succombant à chaque fois aux sirènes du «social-libéralisme», alors oui : si nous n’en sommes définitivement plus capables, autant mettre tout de suite la clef sur la porte !
Je m’insurgerais contre ces caciques socialistes tout autant que contre Nicolas Sarkozy, l’UMP et le Medef car leur pouvoir de nuisance est au moins égal. Je ne vois pas au nom de quoi – ma carte du PS ? – je leur ferais le moindre cadeau s’ils continuent à saper le Parti socialiste.
Oui, je suis bien la «mémé indigne» selon la formule que j’ai utilisée pour Vendredi… qui «allume les pôv c…» mais croyez bien que j’aime tout autant distribuer des bons points. Je ne suis nullement adepte de la «pensée négative» qui m’insupporte au plus haut point. Je préfère être séduite plutôt qu’énervée ou écœurée et j’aime admirer, les gens, les choses et/ou les actes. Et rire, sourire, voir avec une certaine indulgence les petits travers de mes semblables.
Si Nicolas Sarkozy faisait au moins une fois quelque chose de bien – mais jusqu’à présent cela ne s’est jamais produit ! et risque de n’arriver jamais – je ne serais certes pas la dernière à lui en savoir gré, le dire et l’écrire… Pour l’instant et l’ensemble de son œuvre : je reste anti-sarkozyste. Primaire et secondaire !