On a parcouru trois sous-ateliers: l'électronique, l'électrotechnique et un atelier tertiaire d'informatique.
Mon impression d'ensemble est que les travailleurs s'y sentent bien, le rythme est adapté à leurs moyens, mais doit rester concurrentiel, personne ne reste sur un poste non adapté à ses possibilités, nul ne se retrouve dans la difficulté. On y fabrique en sous-traitance des objets pour des firmes parfois très connues. Objets ou plutôt éléments d'objets.
Parfois très techniques. En électrotechnique, les pièces étaient encore assez grandes et semblaient faciles à assembler, mais en électronique, c'est beaucoup plus petit et minutieux. une bonne ambiance de travail. En tertiaire le poste/outil de travail peut être adapté aussi (clavier, souris, PC) aux besoins.
J'ai demandé si on embauchait des SEPiens. Le chef m'a dit "oui, mais..." car les SEPiens, au départ excellents et surqualifiés, évoluent et en quelques années ils n'ont plus les moyens physiques ou les yeux pour réussir.
Moi, je me sentais comme dans les ateliers de mon lycée... Un peu chez moi!
L'atelier protégé subit la concurrence des autres entreprises et... connaît la crise!
J'ai demandé si on y travaillait avec les lycées professionnels (mon rayon!). Oui, on y prend des stagiaires issus des LP.
Le travail est plus simple, à la portée de tous, et les contrats sont choisis dans ce but. J'y ai reconnu un handi en cannes qui avait manifesté à NIPAUVRENISOUMIS et un homme entre deux âges qui fait partie, comme moi, du groupe Amitié qui part en excursion un dimanche par mois.
Toujours en sous-traitance, on travaille pour de grandes marques, on y trie le courrier d'une grande assurance...
Les ESAT ne connaissent pas la crise. Ouf!
Je découvre peu à peu cet autre monde du travail, celui des handoicapés qui ne peuvent travailler en milieu dit ordinaire.
Je me suis évidemment posé des questions à mon sujet: moi qui ai eu la chance de travailler en milieu ordinaire, aurais-je réussi à l'atelier protégé? Oui, je pense, une SEPienne y était encore en poste en électronique.
Après cette visite passionnante, j'avais une réunion de la commission éthique au foyer de vie des travailleurs de l'atelier protégé. A suivre...