Arnaud Montebourg est très attaché à ces primaires ouvertes. Il est soutenu par les Peillon, Moscovici, Valls et quelques autres, non moins importants, qui considèrent que les portes et les fenêtres du PS doivent être ouvertes et que les dirigeants de ce grand parti d'opposition qu'est le Parti socialiste doivent cesser de se regarder le nombril.
Les conditions matérielles proposées sont assez compliquées avec plusieurs tours, une finale, une séance de réconciliation entre le (ou la) vainqueur et les vaincus. Évidemment, ces primaires doivent être aussi ouvertes que possible d'où la nécessité d'un accord des autres partis pour qu'ils acceptent de jouer le jeu et présentent des candidats. Les électeurs seraient inscrits sur la base du volontariat, auraient un ou deux euros à débourser et participeraient au vote « sous des grandes tentes » montées non loin des bâtiments officiels.
L'exemple ? Il nous vient des Etats-Unis. Arnaud Montebourg y a étudié de près les primaires d'où a émergé Barack Obama. Est-ce possible en France où nous n'avons pas cette culture et où nous sommes habitués à la présence d'un candidat socialiste (sauf en 2002) pour défendre les couleurs de la Gauche au second tour des présidentielles ? Daniel Cohn-Bendit n'est, a priori, pas hostile à ce système mais il met quelques conditions : le refus de l'hégémonie du PS aux législatives avec la garantie d'obtenir des députés et la constitution d'un groupe à l'Assemblée nationale. On n'a pas encore entendu le PC ni Jean-Luc Mélenchon. Leur réponse, si Martine Aubry le leur demande, ne devrait pas trop traîner. Chaque socialiste attaché aux intérêts des classes populaires qu'il défend, chaque homme ou femme de Gauche, se bien rendent compte que la situation actuelle ne peut perdurer. Si rien ne change, Sarkozy sera réélu en 2012.
Les leçons de 2002 et 2007 nous contraignent à innover. Martine Aubry a assuré que ces primaires n'étaient pas un gadget. Raison de plus pour y réfléchir. Vite et bien. Et agir.