" Il paraît que nastia est " un oiseau sur la branche! " C'est ainsi que l'une de ses amies chinoises la définissait. C'est vrai! Nastia se pose ici. Ou ailleurs. S'imprègne du lieu, des gens, des choses...Et elle décolle un jour pour se poser dans un autre endroit.Sa vie, c'est un peu ça! Nomade, peut-être! Mais pas touriste!
D'où le nom de son expo: " c'est le vent qui décide! "Elle se laisse parfois porter par le vent! Elle va là où le vent l'emporte! Depuis quelques temps, elle est en Bourgogne avec nous, mais sait-on jamais!
Chaque lieu est pour elle prétexte à connaître, à comprendre, à se nourrir de l'espace et des personnes rencontrées, de leurs coutumes, cultures, styles de vie, croyances...A Paris où elle est née, elle a connu des chinois, donc. Avec qui elle a pratiqué l'épée et le sabre chinois, le Taï Chi, la calligraphie... Elle a connu des Russes aussi. Et puis elle est allée en Scandinavie. Aux E.U., chez les indiens d'Amérique, ces Amérindiens qui l'ont tant marquée (cf ses cires rouges, 1er étage). Elle a vécu dans le Midi. Elle a suivi des chantiers de taille de pierre, de restauration de monuments anciens...Là encore , contacts avec des ambiances, des matières, des gens passionnants et variés.
Et son métier d'artiste plasticienne se nourrit de tout cela. Les références sont là. Les influences. Mais complètement assimilées. Sous-jacentes. Plus ou moins conscientes. Dans son travail, d'ailleurs, rien n'est jamais appuyé, lourd, évident. On est dans la finesse, le raffinement, l'épure, la suggestion, l'impalpable...Ce qui n'exclut pas la force de son travail, et la densité de la matière utilisée (cf ses peintures, aquarelles, techniques mixtes, cires)
La première impression devant une œuvre de nastia est, je crois, d'ordre esthétique. Quelque chose d'harmonieux, d'élégant..Des lignes, des formes, des teintes qui charment à priori. Voilà! C'est beau! Mais, chez elle, la plastique est toujours liée à une signification autre, de l'art. Plus profonde. Avec elle, on ne peut pas rester en surface. On est tenté d'aller toujours au-delà de la première impression.
Ses peintures? (1er étage gauche) Devant, on est sur le point de voir un paysage, un étang, un arbre, une maison, une fenêtre...Des lignes géométriques, des tracés nous guident. Et puis, l'image qu'on croyait figurative se brouille. On s'approche. Et on entre dans un autre monde. Celui de la création de nastia. Qui lui est personnel. Mais qui peut aussi être le nôtre.
Dans ses petites boîtes conteuses d'histoires (1er étage droite), dans ses cires (bas-reliefs en cire d'orfèvre) et dans cette magnifique " porte " de bronze, au rez-de-chaussée, s'organisent également de véritables petits univers. Il y fourmille dix mille choses. Ce sont des pages de vie. Des gardiens de mémoires. Objets du temps qui passe (oui, beaucoup de mini mécanismes de montres et horloges anciennes), écritures inconnues, traces, empreintes, papiers anciens, brisures de miroirs, petits bijoux cassés, éclats de nature...ça se lit! ça se regarde en détails!
Quant à la salle du rez-de-chaussée, nastia a voulu y sculpter le vent! Ses
sculptures métalliques à la Calder, presqu' immatérielles, qu'un souffle pourrait emporter, sont des aérostats imaginaires, des voiliers de rêves (ou voiliers des airs!), des éoliennes jolies...Qui scintillent dans la lumière. Elles sont comme dessinées dans l'espace, d'un geste sûr et ample, telles de grandes calligraphies. Elles ont aussi un côté végétal. Ce sont des plantes agitées par le vent. Au mur, des toiles blanches leur font écho, avec leurs fines feuilles d'or qui flottent au vent. (nastia aime la feuille d'or: " c'est la chair des dieux d'après les égyptiens! " dit-elle)
En tout cas, une belle sérénité, il me semble, s'est installée à La Source! Un souffle de vent réconfortant y est entré!