Rétrocommissions de karachi: merci Médiapart

Publié le 20 juin 2009 par Oldchaps

Le scoop est tombé hier, Mediapart en est l'instigateur. C'est sans doute une affaire qui possède de nombreuses ramifications, nous aurons donc très certainement des informations complémentaires dans les mois à venir. Une première constatation s'impose: c'est le Web qui livre désormais ce type de scoop, ils sont de temps en temps repris par les médias traditionnels mais cette information-ci vient tout de même de buzzer gravement depuis hier.

Bref, cette révélation est tout de même ébouriffante:

  • Des commissions auraient été payées par la France vers le Pakistan au titre d'un important contrat militaire Franco-pakistanais

  • Des rétro-commissions seraient revenues en France et auraient servies à financer la campagne d'Edouard Balladur (dont N.Sarkozy était le responsable de campagne)

  • Les commissions auraient ensuite été bloquées par Jacques Chirac dès son arrivée à l'Elysée. Bakchich rapporte même des détails croustillants à ce sujet.

  • L'attentat de Karachi en 2002 aurait été orchestré par les Pakistanais afin de faire cracher au bassinet l'état Français conformément à ses engagements antérieurs.

  • La DGSE aurait organisé en représailles l'opération "casser les genoux" chargée afin de punnir les militaires Pakistanais.

Sandrine Leclerc, la fille d'une des victime Française de cet attentat, faussement attribué à Al Qaeda, a été jointe par Mediapart, elle se dit "très fachée et en colère contre Nicolas Sarkozy".

Un jeune journaliste a interviewé Nicolas Sarkozy sur ce sujet : Sarkozy visiblement gêné l'a traité de façon débonnaire et a qualifié ces allégations de "grotesques".
Je ne peux pa joindre la vidéo, à cause de problèmes techniques entre ma plate-forme et Dailymotion, vous pouvez en revanche la visionner ici.

La réponse de Nicolas Sarkozy au journaliste:

Une première constatation, Sarkozy sent l'intimidation du journaliste de l'AFP et enfonce le clou grâce à une tentative d'humiliation bien menée. Bingo, le pourtant-courageux-journaliste ne sera plus pris au sérieux par sarkozy dans sa question complémentaire. Une manoeuvre de manipulation habile dont le président est coutumier.

  • "soit il y'a des éléments, donnez-les nous", oui il y' a des éléments nouveaux qui ont été livré à la justice.

  • "on est dans un monde où tout se sait", une simple assertion infondée qui ne mange pas de pain

  • "la notion de secret d'état n'existe plus", pourtant le secret défense existe bel et bien.

La gène du président est visible, son agacement également, il tente alors une posture désinvolte qui ne convainc personne. Sentant la gène, il détourne ensuite la conversation vers l'actualité Européenne, alors qu'il est visiblement attendu sur ce sujet brulant.


Une, ou plusieurs, affaires d'état vient d'être levées. Merci Mediapart.