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111ème semaine de Sarkofrance : qui lèvera la burqa présidentielle en Sarkofrance ?
Publié le 20 juin 2009 par Juan
La semaine commença grandiose : à Genève, capitale du secret bancaire, Nicolas Sarkozy prononça un discours des plus sociaux qui fut. La victoire par K.O. d'Europe Ecologie l'a également rendu des plus écolos qui soient. Il fallait regarder ailleurs, en France, pour constater que la vie en Sarkofrance ne change pas: loi sur l'hopital, hommage à la Françafrique, mutation contestée, et, clou du spectacle, une sale affaire de corruption pakistanaise... Sarkozy pense à son Congrès, un avènement digne d'un Monarque, à Versailles, pour un discours "présidentiel" devant des parlementaires silencieux. Taisez-vous, Nicolas 1er parle. Qui lui portera la couronne ? Burqa présidentielle à Versailles Lundi 22 juin à Versailles, les parlementaires écouteront un long monologue du chef de l'Etat. Chaque groupe aura ensuite une dizaine de minutes pour "répondre", une fois le monarque parti de l'Assemblée. Bizarrement, le gouvernement s'est empressé de publier le texte d'application de la réforme constitutionnelle de juillet 2008 relatif à cette intervention monarchique. Mais d'autres articles de la réforme attendent toujours d'entrer en vigueur, comme par exemple la création d'un « défenseur des droits », ou la faculté ouverte aux citoyens de contester devant le Conseil Constitutionnel des dispositions législatives, ou encore le référendum d'initiative populaire. Or il est à peu près certain que nombre de citoyens aimeraient interroger le corps électoral sur la future privatisation de la Poste. Cette intervention exceptionnelle coûtera 500 000 euros. Une bagatelle pour le budget de l'Elysée. Quelques 113 millions d'euros ont été dépensés l'an passé par la Présidence. Il a fallu trouver 3 millions d'opportunes recettes (sur le dos de budgets limitrophes ou de remboursement de frais) pour rester dans les clous de la dotation votée dans le budget de l'Etat. A l'Elysée, on se refuse rien. Lundi à Versailles, l'opposition arrivera en ordre dispersé. Le groupe UMP écoutera sagement son Chef discourir sur la préparation du sommet de Copenhague, la gouvernance mondiale, et le port de la Burqa. Les chaînes de télévision seront là pour retransmettre le plus grand évènement monarchique que la France ait connue depuis le sacre d'Elizabeth II en Angleterre, en juin 1953, et commenté par Léon Zitrone pour les téléspectateurs français. Ce monologue est telle une burqa présidentielle imposée aux parlementaires : écoutez, regardez mais taisez-vous ! Sarko l'écolo Nicolas Sarkozy a une stratégie. L'écologie lui fournit une belle diversion. Mais avec Europe Ecologie, il fait aussi coup double : il affaiblit le Parti Socialiste et le Modem (ses deux seuls opposants crédibles pour la présidentielle de 2012). Qu'importe si sa conversion écologiste est hypocrite et démentie par les faits ! Le plan français de relance, voté il y a à peine quelques mois, était déjà minimaliste en matière d'environnement (600 millions d'euros sur 26 milliards), voire "Grenello-incompatible", avec la construction de nouvelles autoroutes ou la prime à la casse en faveur des voitures polluantes. Lundi à Genève, le président français a réitéré son souhait de la création d'une taxe carbone au niveau européen. Mardi, Jean-Louis Borloo a opportunément communiqué une étude du cabinet BCG prévoyant 600 000 créations (ou maintiens) d'emplois "verts" sur 12 ans si les dispositions du Grenelle de l'environnement à l'étude au Parlement étaient votées: pour le gouvernement, la "croissance verte", c'est donc 50 000 emplois par an, quand, cette année, la crise devrait en détruire 700 000 en France ... Quelle ambition ! Jeudi, Greenpeace a rappelé que l'Europe n'avait toujours pas tenu ses promesses: le déjà minimaliste plan Energie Climat, que Sarkozy exhibe comme un brevet d'écologie, n'a été suivi d'aucun engagement financier pour soutenir les pays en voie de développement dans la lutte contre le réchauffement climatique, un besoin que Greenpeace à 110 milliards d'euros par an : le Conseil