Le Bruno Manser Fonds dénonce la société Trafigura d'accélérer la destruction des forêts pluviales en Indonésie et en Malaisie. Selon l'association, Trafigura se procure chaque mois entre 5000 et 7000 tonnes d'agrocarburants (huile de palme en provenance de Malaisie) qu'elle exporte ensuite vers l'Europe et les Etats-Unis. En novembre dernier, le ministre malais Kohilan Pillay déclarait que "Trafigura jouait un rôle-clé dans le commerce d'huile de palme avec l'État du Sud-est asiatique".
Spécialisée dans le transport des matières premières (pétrole brut, produits dérivés, métaux, minéraux et énergies renouvelables), Trafigura est l'une des plus importantes compagnies au monde de courtage pétrolier et d'affrètement maritime.
Les plantations d'huile de palme et de bois à papier se développent au détriment des forêts pluviales, et le respect des droits territoriaux des communautés indigènes est souvent bafoué. Le Bruno Manser Fonds critique le rôle de Trafigura dans la destruction de la forêt et exige son retrait du commerce d'agrocarburants produits à partir d'huile de palme.
Trafigura rejette les critiques de la fondation Bruno Manser
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En Février dernier, le Bruno Manser Fonds dénonçait le partenariat du Groupe français ACCOR avec la société Interhill pour la construction contestée d'un Novotel à Kuching, capitale du Sarawak à Bornéo. Interhill, groupe forestier malais, saccage la forêt du Sarawak, territoire des Penan, depuis 1986.
‹‹ Les Penan luttent depuis la fin des années 1980 en érigeant des barricades sur les routes forestières empruntées par la société Interhill, laquelle sévit dans une concession de 50 000 hectares de forêt tropicale. Pour imposer ses intérêts face à la population locale, Interhill a déjà engagé des hommes de main armés afin d'intimider de diverses manières les Penan. En outre, l'automne dernier, le Bruno Manser Fonds a porté au grand jour le fait que les ouvriers d'Interhill avaient dans plusieurs cas abusé sexuellement de femmes et d'adolescentes Penan. ›› source ICRA International - Sarawak : Construction d’hôtel de luxe au mépris de la forêt pluviale
Les Penan accusent ACCOR de détruire leur forêt et de polluer leurs fleuves et demandent au Groupe de ne plus coopérer avec Interhill. Les Penan se sont sédentarisés, seulement une minorité d'entre eux sont encore chasseurs-cueilleurs nomades, mais tous dépendent étroitement de la forêt.
ACCOR envisagerait-il d'appliquer sa politique de développement durable ? Le groupe français a finalement annoncé l'ouverture d'une enquête sur les activités d'Interhill.
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‹‹ Aussi longtemps que la déforestation se poursuit au Sarawak et que les bulldozers continuent leurs terrassements, notre action n'a pas abouti. Je suis las, mais je ne peux pas m'arrêter avant que ne soient tenues les promesses faites: la création d'une réserve de la biosphère chez les Penan, et leur autodétermination. ››
Bruno Manser est devenu le symbole de la résistance contre la déforestation au Sarawak. Activiste défenseur des peuples indigènes, il vécut six années parmi les Penan qui l'avaient surnommé Laki Penan (l'homme Penan), et fut témoin de la destruction rapide de la forêt par les compagnies du bois. Il manifesta aux côtés des Penan mais sa combativité et sa popularité finirent par agacer les autorités malaises. Recherché, il dut quitter le pays et sa "deuxième famille". A son retour en Suisse, il fonda le Bruno-Manser-Fonds, soutenu par de nombreux donateurs.
‹‹ Ce faisant, il alla souvent jusqu'à la limite de ses possibilités physiques et psychiques, avec toute la détermination héritée de ses ancêtres appenzellois. En 1993, il resta 60 jours sans manger devant le Palais fédéral pour convaincre le Conseil fédéral et les consommateurs suisses de la nécessité d'une déclaration obligatoire pour tous les bois et de l'urgence d'un arrêt des importations de bois tropicaux. La grève de la faim, soutenue par 37 organisations et partis politiques, par les autorités législatives de la ville de Bâle et par de nombreuses personnalités, a eu plus tard quelques effets positifs, mais à l'heure actuelle, il n'existe toujours pas de déclaration obligatoire pour le bois vendu en Suisse. Bruno Manser s'est opposé à la destruction de la forêt pluviale par de nombreuses conférences en Suisse et à l'étranger, et par des contacts divers, ainsi qu'en dénonçant les infractions liées à la déforestation et en lançant diverses actions spectaculaires. Mais en dépit de petits progrès, il avait l'impression que la cause des Penan ne progressait pas, car il se mettait à leur place. ›› source : endehors.org : Qu'est-il advenu de Bruno Manser?
Bruno Manser a disparu en mai 2000 lors de son voyage au Sarawak ; il comptait s'opposer à la destruction de la réserve de biosphère promise aux derniers Penan.
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