Le roman raconte plus généralement la crise d'identité de l'adolescente, en mal de repères, qui a longtemps souffert des silences de sa mère, fâchée avec sa famille, séparée du père. Tant de questions n'ont jamais trouvé leurs réponses, et Aïcha s'est nourrie de ces non-dits, à tel point qu'elle est aujourd'hui désarçonnée par l'attaque surprise de sa meilleure amie, qui signifie autre chose, on l'apprendra plus tard. En attendant le cataclysme est énorme, cela déclenche une révolte entière, un ras-le-bol général. Et Aïcha va aller de mal en pis. Sa haine au corps est déconcertante, à plus d'un titre, toutefois le roman y a puisé sa force. Profond, subtil, qu'on ne peut plus lâcher et qui reste dans le coeur. Voilà pour le roman. L'histoire d'Aïcha est, quant à elle, touchante et agaçante, je ne cache pas mes soupirs au fil des pages, parce que j'avais du mal à la suivre, à la comprendre, enfin... à expliquer ses sursauts d'orgueil, ses mensonges. La pilule peut être amère, elle reste cependant douce à avaler grâce à la plume d'Isabelle Pandazopoulos, pour moi, une formidable révélation. Un uppercut qui vous met k-o. Pour un livre authentique, pudique et positif, qui plaira aux filles et aux garçons, adultes compris !
Gallimard, coll. Scripto, 2009 - 155 pages - 8,00€