Entame-t-on un roman érotique aux langueurs sensuelles, à la moiteur torride, aux pages onctueuses, comme l'on prenait la dictée de la recette du canard aux olives façon Maïté ? Question épineuse, qui en entraîne une autre : une femme peut-elle écrire de tels récits ? Récemment, le rédacteur en chef de The Erotic Review réduire le nombre d'auteures pour remplir les pages de son magazine, rapporte Reuters.
Peut-être n'ont-elles besoin que d'un pseudonyme pour y parvenir avec beacoup plus d'aisance, pour raconter leurs fantasmes, objecterait-on...
Selon Kate Copstick, pourtant auteure de titres eux-mêmes très explicites, mais à caractère plus pédagogique, estime que les femmes n'ont pas vraiment leur place dans ce jeu. Pour elle, c'est comme avec la nourriture : les femmes qui ne salivent pas à l'idée d'un gros steak, ne devraient pas tenter d'écrire sur la nourriture. Et d'ajouter qu'elle est déterminée à ne pas « noyer dans l'oestrogène » la revue dont elle est la nouvelle propriétaire.
Elle, par exemple, adore le sexe, donc elle peut en parler, écrire sur le sujet. En somme, pour écrire sur quelque chose, il faut aimer la chose : est-ce pour autant que les hommes ont plus de légitimité pour ce faire ? Leur virilité est-elle plus affirmée quand ils s'emparent d'un clavier pour raconter des ébats lascifs ? Étonnant en tout cas qu'une femme puisse si facilement taper sur ses semblables.
D'ailleurs, ces remarques ne sont pas passées inaperçues et les différents ouvrages de Kate que l'on trouvera aisément sur le net en ont pris pour leur grade. Et en supplémenta gratuit, Kathy Lette, ancienne rédactrice pour la revue est intervenue sur la radio BBC 4. Elle a annoncé qu'une femme sur trois n'a jamais connu d'orgasme, et que les hommes avaient donc encore beaucoup à apprendre... si l'on voulait bien laisser aux femmes une place pour leur expliquer.