Titre : Les aventures de Tintin et Milou – Tintin et l’Alph-art (tome 24 – inachevé)
Auteurs : Hergé (scénariste et dessinateur)
Editeur : Casterman
CHOIX
Si je vous dit BD, vous me dites naturellement Tintin. Tout le monde a lu Tintin (ou alors il faut corriger ça rapidement). Quand j’étais jeune, je me souviens que chaque mois j’allais avec mon père acheter un nouveau tome des aventures du reporter belge et de son chien Milou. Une fois la collection complétée, j’ai découvert qu’il existait un dernier tome qu’Hergé n’avait pu achever avant sa mort. Mais je ne l’ai jamais lu car les dessins sont sous forme d’ébauches, le texte est grossièrement écrit et par dessus tout il manque les 20 dernières pages des 62 qui composent habituellement un album Tintin. Et récemment, cherchant une BD un peu spéciale pour un numéro spécial de Bubbles Strike, je tombe sur ce volume qui me regarde de travers en me disant « T’es sûr que tu connais vraiment Tintin ?« . Des menaces ? Un défi ? 01h00 du matin ? Peu importe, Dans 30 minutes je serais fixé. D’une pierre deux coups, je vais peut être trouver réponse à la question qui me hante depuis pas mal de temps : Et puis d’abord c’est quoi l’Alph-art ?
SYNOPSIS
Pas de synopsis cette fois-ci nom d’un Bachi-bouzouk ! C’est du Tintin…
GRAPHISMES
Niveau coloration, zéro, c’est black & white pour tout le monde. Quelques crayonnés bleus et rouges viennent parfois renforcer l’effet maquette des planches de dessins. Même « niveau de qualité» pour les coups de crayon : si l’on commence à voir fleurir les décors sur certaines pages, la plupart ne présentent que de grotesques personnages simplifiés au possible frisant le dessin d’un enfant. Autant dire que pour les exigeants, va falloir faire un effort…
AVIS PERSONNEL
P**** de b***** de m**** ! Qu’est-ce que c’est cool d’enfin retrouver Tintin dans une nouvelle aventure. Ça fait du bien de dépoussiérer une série qui a marqué son enfance et de se rendre compte qu’elle est toujours aussi vivante. J’y retrouve Tintin, Milou, Haddock, et bien d’autres : l‘introduction laisse place à une scène d’anthologie où personnages secondaires s’enchainent comme si Hergé leur faisait jouer l’acte d’une comédie, sorte d’hommage à cette série. Pourtant l’histoire ne vient pas mettre fin aux aventures du jeune reporter mais bien les relancer à travers une nouvelle intrigue. Et comment le pourrait-elle de toute façon ? Il manque toujours ces 20 dernières pages, et c’est cette fin qui est magique, car l’histoire s’arrête brusquement et ironiquement à un point critique du récit. Que va-t-il se passer ? Qui es notre homme mystère ? Comment devait se terminer cette enquête ? Hergé avait-il prévu de conclure la série avec ce dernier tome de manière spectaculaire ? Nous ne le sauront probablement jamais. Après une lourde déception de ne pouvoir tourner que des pages blanches, je me dis que ce tome restera à jamais l’un des plus grands mystères de la Bande-dessinée, et c’est tant mieux. J’en connais une partie, suffisamment, peut-être trop… Pas de regret quand même !
Cette BD est unique, voir les travaux préparatoires d’Hergé est tout simplement génial. C’est un bout d‘histoire de la réalisation d’une bande-dessinée que nous offre là un des maitres du genre. Pour en revenir à ma question initiale : Et puis d’abord c’est quoi l’Alph-art ?, j’ai enfin trouvé ma réponse, mais je laisse au Capitaine Haddock le soin d’y répondre.
SÉRIE
AUTEUR
ACTUALITÉS
Le musée Hergé à récemment ouvert ses portes à Louvain-la-Neuve en Belgique. Côté cinéma, Steven Spielberg et Peter Jackson planchent sur l’adaptation du Secret de la licorne et du Trésor de Rackham le Rouge. Le premier réalisé par l’américain devrait sortir au printemps 2011, tandis que le second réalisé par le néo-zélandais sortira un an plus tard. Au casting : Jamie Bell en Tintin, Andy Serkis en Capitaine Haddock, Daniel Craig en Rackham le Rouge, et même Gad Elmaleh en Omar Ben Salaad. Le tout évidemment en motion capture pour respecter au mieux les traits de dessins d’Hergé (et naturellement éviter une troisième guerre mondiale avec les fans).
Ceci est la première planche de la BD, et de loin, la plus aboutie.