Peut-être est-ce la faute à Gilbert Cesbron, mais lorsqu'il est est question d'un musicien fauché par la mort dans la fleur de l'âge, c'est toujours Mozart qui est cité. Il a vécu tout de même 4 ans de plus que Schubert, mort à 31 ans. Et la taille de l'oeuvre de Schubert n'a rien à envier à celle de l'enfant prodige. Plus de 900 oeuvres en 20 ans !
Néanmoins, ce sont les oeuvres qu'il compose les dernières années de sa vie qui sont les plus belles et les plus émouvantes. Je dirais même déchirantes pour certaines.
Oeuvres pour piano
C'est sur cet instrument que Schubert à commencé à composer. Ses sonates et autres impromptus sont parmi les plus belles pièces pour piano jamais écrites.
Dans le même disque, il faut écouter absolument le Klavierstück n°2 D946 : écrit sous une forme ABACA (à savoir, un refrain A, un couplet B, de nouveau A, puis un couplet C, puis A pour terminer). La mélodie principale est gentillette et le morceau aurait un intérêt limité s'il n'y avait qu'elle. La partie B fait penser un peu à l'emballement évoqué dans le morceau précédent. Du coup lorsqu'on retourne au refrain, notre esprit a du mal à l'écouter comme la première fois. Il y transparaît quelque chose de plus désespéré. Et là arrive le coup de grâce avec la partie C : une mélodie surgit d'on ne sait où. Certainement la plus belle qu'ait jamais écrite Schubert. Sublimement désespérée, vous prenant aux tripes, réveillant en vous une tristesse tapissée au plus profond de votre être. Autant dire qu'après cela, la mélodie gentillette prend un côté funèbre que vous n'aviez pas perçu et finit par s'éteindre d'elle-même.
Dans ces deux morceaux, l'interprétation de Dalberto est absolument magnifique. Une référence absolue!
L'andante sostenuto qui suit est également de toute beauté.
Ma version de référence est celle de Vladimir Ashkenazy mais elle n'est pas disponible sur MusicMe. Celle de Mitsuko Ushida est d'un niveau quasi équivalent.
Trio pour piano, violon et violoncelle
Je vous ai mis une version "moderne" pour le confort de l'écoute. Perso, j'adore un vieil enregistrement délicieusement pourri datant des années 30, avec un Serkin jeunot jouant avec son beau-père. A la suite de ce trio, il y a une version sublimissime de la fantaisie pour Piano et violon D 934 (si on sait passer outre le son chevrotant du 78 tours...)
Quatuors
Bon, je vous l'ai pas dit, mais le N°15 est superbe, dans un style un peu plus torturé (si, c'est possible)
Quintette pour deux violoncelles
Ma version préférée est celle du Quatuor Juilllard, mais elle n'est pas dispo. Ceci dit, celle du Weller est très bien.
Orchestre symphonique
Vu qu'elle n'est pas très longue, vous pouvez l'écouter en entier ;o)
Je vous ai mis la version Giulini : vous avez en prime l'adagio de la 9ème de Mahler.
Les lieder
C'est probablement ce qui fait le plus la spécificité de Schubert. Ces chansons justes accompagnées d'un piano ont été composées pour animer les réunions musicales qu'affectionnait Schubert. Et elles avaient un grand succès, ce qui l'incitait à en composer d'autres.
J'ai découvert sur MusicMe cette version que je trouve vraiment très belle. Le chanteur a une voix très douce et n'en rajoute pas des tonnes, ce qui est trop rare. Par contre, ce qui est bizarre, c'est que les titres sont en français alors qu'il chante en allemand (pas grave...). Si vous voulez n'écouter que quelques chansons, je conseille "la couleur aimée", "Fleurs séchées, "le meunier et le ruisseau" et la "berceuse du ruisseau". Mais tout est bien ! Les paroles sont disponibles ici (avec la traduction)
Bon, en comptant bien, on doit être à 10 ;o) Je crois que l'on va s'arrêter là, car vous n'aurez pas trop du week-end pour tout écouter !
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