Une métropole, c’est un ensemble d’espaces et de milieux: urbain dense, urbain mité, industriel, économique, scientifique, rural, semi-naturel, naturel, maritime, de loisirs… C’est un ensemble de réseaux: routier, de transport collectif, électriques, d’eau, d’évacuation, … Ce sont des contraintes de plus en plus lourdes pour les habitants, notamment les déplacements domicile-travail et domicile-commerces qui s’allongent… Ce sont des ilôts urbanisés sans beaucoup de cohérence et donc des coûts d’infrastructures et des nuisances écologiques.
La gestion harmonieuse d’un tel ensemble pose des problèmes du fait notamment des compétences réparties entre les communes (pas forcément convergentes), les communautés de communes et le Département, et compliqué du fait du développement linéaire de l’urbanisation de la Côte d’Azur coincée entre mer et montagne ainsi que de sa situation de zone-frontière.
Dans notre département en façade maritime, l’urbanisation s’effectue assez anarchiquement vers l’intérieur et les hauteurs, tendance qui justifie d’agréger, à la zone dense du bord de mer, le moyen pays, et même son haut qui sinon se retrouverait totalement institutionnellement isolé.
Pour une approche plus poussée de ces problématiques de métropolisation de la Côte d’Azur, je vous renvoie à deux documents de G. Jourdan: “Le processus de métropolisation et ses spécificités en Provence-Alpes-Côte d’Azur” , 2004 et “La Région Provence Alpes Côte d’Azur au défi de l’étalement urbain” , 2009, sur le site du GIR Maralpin.
Et donc, contrairement à ce qu’écrit P. Allemand sur son blog, ce n’est pas la “frénésie de pouvoir“, ni la “volonte d’une main-mise personnelle absolue”, même si elles existent, de C. Estrosi qui imposent le périmètre de la future métropole niçoise, mais, comme pour les 10 autres métropoles françaises, des considérations impératives et urgentes d’urbanisme.
Contrairement à ce qu’il affirme, ce qu’il appelle le mélange des “enjeux territoriaux” totalement différents, est partie intégrante de la problématique métropolitaine.
L’affirmation de P. Gérard, selon laquelle l’ “agglomération mentonnaise, très liée au bassin d’emploi monégasque, n’a aucune vocation à rejoindre une métropole niçoise tentaculaire”, ne tient pas. L’année où le train a été arrêté à Monaco a montré que Menton, ses étudiants, une partie de ses lycéens et de nombreux salariés, était fortement liés à la métropole niçoise. Elle était, d’ailleurs à l’époque, intervenue plusieurs fois publiquement sur le sujet. Même chose pour Antibes- Sophia et ses salariés qui font quotidiennement le trajet de Nice, Cannes, Grasse, avec les embouteillages que cela comporte aux heures de pointe. Enfin, les subventions du Conseil Général n’ont rien à voir avec la décision de Carros et sa zone industrielle de rejoindre la CUNCA préalablement à la métropole.
Ramener le processus de métropolisation à “l’ambition d’un homme”, fût-il C. Estrosi, est sinon grotesque, au moins déplacé, même si cette ambition existe. La perte des compétences municipales qui accompagnera la création des Métropoles réduira les chefs de l’opposition des communes concernées à pas grand chose, au bénéfice des rares maires de gauche du département. Faut-il voir là la clef de l’opposition des 3 conseillers municipaux du blog de P. Allemand ?
A mon avis ces 3 conseillers muncipaux récriminants devraient plutôt de se pencher, dans le cadre de cette métropolisation, sur les compétences à conserver pour les communes, sur celles à prendre au Conseil Général, sur les désignations des conseillers municipaux d’opposition au Conseil Métropolitain, et plus généralement sur le respect des principes démocratiques dans la gestion métropolitaine, plutôt que se cantonner à des dénonciations martiales basées sur des confusions.
Le métropolisation niçoise peut-elle accroître les ségrégations sociales ou non ? Peut-elle faciliter la vie de ceux qui ne travaillent pas à côté de chez eux ou non ? Va-t-elle favoriser la préservation des espace naturels qui subsistent ou non ?… Peut-elle atténuer les nuisances de tous ordres ou non ? Permettra-t-elle d’améliorer la qualité de l’air niçois ou non? …. Rien n’est gagné dans ces domaines mais tout peut-être, à priori, optimisé avec cet outil institutionnel nouveau. Je crois que c’est sur ces points, notamment, que la gauche locale devrait travailler et faire campagne en y associant les acteurs concernés au lieu de la jouer tel le “Parti des travailleurs” lors de la mise en place des inter-communalités.
- Un article à prétention scientifique sur le blog de X. Garcia, malin plaidoyer pour un blairisme à la française, avec, si l’on sait lire entre les lignes, l’appel à un “chef” moderniste qui serait Mme Royal.On peut aussi lire: Démocratie sociale à l’anglaise. Le Monde.
- “Face à la misère, à la faim, au travail forcé, aux conditions de vie dégradantes qui sont faites à tant d’hommes et de femmes dans le monde, avons-nous le droit d’attendre ?”. Le Monde . Ce sont les paroles de N. Sarkozy devant le BIT. Hélas, ne vous réjouissez pas, chez lui, cela ne restera que du verbe… Qui a dit que le programme traditionnel de la gauche était dépassé et qu’il fallait abandonner le nom de “Socialiste” ?
- L’incinération des ordures et ses problèmes pour les habitants de l’est niçois. Blog d’E. Gaziello.
- La réalité de “l’affaire Geisser” au CNRS. Le Monde.
- Sur Nice Masséna, “Les arguments fallacieux du libre-échange”.
- Le PS ? Trop ou pas assez à gauche ? La lettre volée. Primaires socialistes ? Puzzle socialiste.
- Iran. La gérontocratie obscurantiste des mollah et ayatolah se serre les coudes et veut imposer une triche éhontée. Le Monde.
- La grosse lèche de l’Express. NouvelObs.