Le secteur réclame une réorientation vers l'éducation et la prévention.
Prévenir et éduquer avant, plutôt que d’enfermer. Le secteur de l’Aide à la jeunesse en Communauté française a réclamé jeudi du prochain gouvernement une (ré) orientation claire des moyens disponibles vers des politiques éducatives et préventives, après une législature marquée à ses yeux par une priorité à la création de places en milieu fermé pour les jeunes qui commettent des faits qualifiés d’infractions.
On sait que le constat ne fait pas plaisir à la ministre sortante, Catherine FONCK (CDH), qui a été en charge de l’Aide à la jeunesse au cours de la dernière législature, mais il est largement partagé par le secteur.
Pour l’Inter-fédérations de l’Aide à la jeunesse (AAJ), qui regroupe 360 services subventionnés employant environ 5 000 travailleurs, un changement de cap est nécessaire. La délinquance concerne une population de jeunes très minoritaire, mais certains faits divers largement médiatisés ont poussé le gouvernement sortant à attribuer d’importants moyens à l’augmentation des places fermées (nouvelle section à Braine-le-Château, aménagement prévu d’une aile de la prison de Saint-Hubert ), indique Pascal Rigot, au nom de l’Inter-fédérations.
Cette plate-forme s’oppose ouvertement à une politique de contrôle social, sécuritaire, et se prononce pour "l’émancipation des personnes" par l’aide individuelle et l’action collective. Sous la précédente législature, elle avait exprimé tout haut ses réserves lors de l’instauration du stage parental, censé replacer les parents défaillants sur le droit chemin.
Parmi les revendications de l’Inter-fédérations, il y a d’abord le souhait du secteur d’être considéré par le prochain ministre comme un partenaire à part entière. La plate-forme estime avoir connu de gros problèmes de dialogue avec le cabinet de la ministre FONK, évoquant une "pseudo-concertation" laissant le sentiment amer de ne pas avoir été réellement écouté.
S’agissant des statuts, le secteur, qui assume 10 000 prises en charge de jeunes et de familles suivis au quotidien, réclame notamment l’harmonisation des barèmes avec ceux des soins de santé et un financement complet des emplois Maribel social. Pour les jeunes hébergés dans les services résidentiels, logements autonomes ou familles d’accueil, il demande entre autres une augmentation des subsides pour les frais variables (alimentation, habillement, frais scolaires, kot, etc.)
Source : La Libre Belgique | 19.06.2009
- Le nouveau Mémorandum AAJ 2009-2014. [pdf]
- Les Positions de l'Inter-Fédérations de l'Aide à la Jeunesse sur les défis sociaux actuels, les débats en cours et les nouvelles mesures pour le secteur AAJ et les concepts politiques actuels. [pdf]
- La synthèse des valeurs de l'Inter-Fédérations. [pdf]