Réforme du système financier

Par Christophefaurie

Le gouvernement américain annonce un plan de contrôle du système financier. Changement radical et affrontement en perspective ? Deux idées émergent des premiers commentaires :

  1. Contrairement aux réformes qui ont suivi la crise de 29, ce plan ne présente pas de mesures structurelles radicales. Vu de loin, il semble complexe, embrouillé et manquant de clarté. Les organes de contrôle ressemblent à une armée mexicaine, et il y aurait de potentielles failles exploitables en bulles. Au mieux il y aurait quelques bons sentiments. Mais ils auraient une chance infinitésimale de résister au point 2.
  2. Le pouvoir, difficilement imaginable en France, du lobby financier. Un sénateur dit que les banques « possèdent » le congrès. Parce que la finance américaine a été sortie de la crise par l'état américain sans dommage sérieux, ses forces sont intactes et elle a une capacité énorme d’influence (elle aurait été le plus gros contributeur à la campagne Obama et aurait dépensé 5 milliards $ en investissements politiques en une décennie). Le texte de la réforme contient même des phrases qui seraient écrites par elle (ses représentants ont participé activement à sa rédaction). Par exemple : « compte-tenu du rôle capital (des plus grandes banques) pour le système financier et l’économie, leur donner des obligations prudentielles trop élevées pourrait contraindre notre développement financier et économique à long terme ». Autrement dit, le développement, marginal, des grandes banques (mais pas des petites) compte infiniment plus que le risque qu’elles font courir à la nation et au monde, y compris d’ailleurs à l’économie et à sa croissance. Quant au gouvernement Obama, il semble ne pas envoyer un signal très ferme de sa volonté d’en découdre. Il paraît plutôt s’abriter derrière des excuses, la situation ne lui est jamais favorable. Décidément, il ne donne vraiment pas l’image des grands réformateurs des livres d’histoire.

Cette crise, une fois encore, me semble avoir été une défaite de la démocratie. Une partie de la population a réussi à tordre ses règles en sa faveur, et elle n’est pas prête de lâcher sa position dominante. La crise est favorable au changement, et celle-ci a été gâchée par l’administration Obama.