Cinéaste populaire et expérimental, personnalité extravagante et mégalomane, le cinéaste danois a abordé quasiment tous les genres cinématographiques, dans un style qui ne tient qu’à lui, entre Welles et Lang, Dreyer et Minelli. Certains adorent, d’autres détestent. A boire et à manger, donc. Mais quel autre cinéaste peut-il se targuer d’avoir rassemblé sur son nom Nicole Kidman, Catherine Deneuve, Ben Gazzara, James Caan, Lauren Bacall, Charlotte Gainsbourg, Willem Dafoe ?
Zoom sur son œuvre :
- Element of Crime (1985) : cauchemar éveillé et opiacé, dans un univers déliquescent. Culte.
- Epidemic (1988) : si vous êtes resté jusqu’au bout, appelez-moi ! Insupportable de prétention.
- Europa (1991) : première polémique, première collaboration avec Jean-Marc Barr, première reconnaissance internationale. Le film sur l’après-deuxième guerre qu’aurait aimé Kafka.
- Breaking the Waves (1996) : son master piece. Par amour, jusqu’où iriez-vous ? Jusqu’au diable ! Du Dreyer sous acide. Grand prix spécial du jury à Cannes.
- Les Idiots (1998) : son film Dogme. Une partouze, des zizis… Et du vomi. Provocateur. Démago. Repart bredouille de Cannes.
- Dancer in the dark (2000) : rien ne va plus : Catherine Deneuve au turbin, Björk en héroïne christique et les USA au Danemark, le tout en DV et en chanté. Du grand n’importe quoi. Palme d’Or à Cannes. Luc Besson était président du Jury, on comprend…
- Dogville (2003) : Nicole Kidman au top. Le film qu’aurait aimé tourner Brecht. Captivant.
- Manderlay (2005) : Dogville, en moins bien. Le film de trop que n’aurait pas aimé tourner Brecht.
- Le Direktor (2007) : une comédie. Pas vu, pas pris, pas drôle ?
Hormis cette dizaine de longs métrages – tous présentés à Cannes, sauf un…-, le Centre Pompidou présente l’intégrale, c’est-à-dire les courts, les travaux vidéos. Et surtout ce qui reste son chef-d’œuvre : L’Hôpital et ses fantômes. Son Twin Peaks. Tout Lars s’y trouve. A ne pas manquer.
Travis Bickle