Les complémentaires santé doivent s'attendre à de nouveaux déremboursements de l'Assurance maladie

Publié le 19 juin 2009 par Ressol

Le chef de l’Etat, en s’exprimant devant les mutualistes réunis à Bordeaux à l’occasion du 39è congrès de la Mutualité française, a exprimé le souhait que les complémentaires santé participent à la prise en charge des « nouveaux besoins » de protection sociale.

Pour lui, les régimes de base ne pourront pas tout financer et il faudra faire des choix, la croissance économique, même quand serons sortis de la crise, ne permettra sans doute pas aux régimes de protection sociale de base de couvrir l’intégralité des nouveaux besoins.

Sans entrer dans le détail, Nicolas Sarkozy a cité la dépendance et les maladies chroniques, c’est-à-dire les affections de longue durée, prises en charge à 100 % par la Sécurité sociale.

Pour ce qui est de la dépendance, il ne peut s’agir que de la mise en cause de la création du 5ème risque, pour s’en tenir aux aides actuelles, versées aux familles sous conditions de ressources.

Le chef de l’Etat a évoqué devant les congressistes les dépassements d’honoraires dans les cliniques, qui incitent certains de nos concitoyens à renoncer aux soins, en constatant que l’Assurance maladie et les syndicats des médecins n’étaient toujours pas parvenus à un accord sur ce sujet.

Cela fait des années a-t-il ajouté, que le sujet des dépassements d’honoraires est sur la table et il est temps de le traiter, au besoin au plan législatif.

Pour répondre à cette situation, les mutuelles ont avancé leurs propres recettes pour « moderniser » le système de santé, en dressant un bilan sévère des réformes, menées dans le secteur de la santé ces dernières années, qui n’ont pas permis d’atteindre l’objectif d’un équilibre en 2007.

La Mutualité propose de participer plus activement à la gestion des affections de longue durée, les ALD, en souhaitant orienter les patients vers des services de soins pratiquant le tiers payant, où les professionnels seraient rémunérés de manière forfaitaire.

Le mouvement mutualiste mettrait à profit son réseau de soins, qui comprend déjà une centaine d’établissements hospitaliers et qui ne demande qu’à s’étendre.

Dans le même ordre d’idées, le chef de l’Etat s’est déclaré favorable à un partenariat nouveau entre l’assurance maladie et la Mutualité française, en souhaitant que les assureurs complémentaires signent les accords entre l’assurance maladie et les syndicats de médecins, portant sur les frais d’optique et dentaires.

Ceci va dans le sens des filières de soins mises en place par les assureurs du secteur commercial, comme les mutuelles, concernés par le contrôle des frais de santé.

Le chef de l’Etat a également jugé « normal  » que la Mutualité, comprenez par les représentants des assureurs santé complémentaires en général, soient représentés au conseil de la Caisse nationale d’assurance maladie, la CNAM, et au conseil de surveillance des futures agences régionales de santé.

Il s’agit de ne pas laisser déraper les besoins de financement de la protection sociale, face au vieillissement de la population.